L'oncle d'Assad, opposant au régime syrien, mis en examen à Paris

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Mise en examen en france de l'oncle de bachar al assad[reuters.com]
(Crédits : © Charles Platiau / Reuters)

PARIS (Reuters) - L'oncle du dirigeant syrien Bachar al Assad, son opposant Rifaat al Assad, a été mis en examen le 9 juin dans une affaire de biens supposés "mal acquis" sur le territoire français, a-t-on appris mardi de source proche de l'enquête.

Soupçonné d'avoir acquis tout ou partie de son patrimoine en France avec de l'argent amassé illégalement, il a été mis en examen pour blanchiment en bande organisée de fraude fiscale aggravée, blanchiment en bande organisée de détournement de fonds publics, recel de détournement de fonds publics et recours au travail dissimulé en bande organisé, a-t-on précisé.

Rifaat al Assad a été mis en examen à l'issue de son interrogatoire de première comparution dans le bureau d'un juge financier, à Paris, et il a été placé sous contrôle judiciaire, a ajouté la source proche de l'enquête.

Il lui est interdit de quitter le territoire national, sauf pour se rendre à Londres pour raisons de santé, a-t-elle dit.

Deux associations de lutte contre la corruption avaient porté plainte en 2013 contre Rifaat al Assad.

La justice française avait par la suite ouvert une information judiciaire en avril 2014, notamment pour corruption, corruption d'agents publics étrangers et blanchiment.

Rifaat al Assad, qui est un opposant déclaré au régime de Bachar al Assad, vit en exil depuis le milieu des années 1980. Un des hommes les plus redoutés de Syrie sous le régime d'Hafez al Assad, le père du président actuel, il est tombé en disgrâce après avoir tenté de prendre le pouvoir.

Il possède notamment un hôtel particulier avenue Foch, dans le XVIe arrondissement de Paris, et une quarantaine d'appartements situés dans deux immeubles, l'un avenue du président Kennedy, dans le XVIe, et l'autre quai André-Citroën, dans le XVe.

A l'époque du dépôt de la plainte, en 2013, son entourage avait assuré au Monde que l'origine de sa fortune n'avait rien à voir avec la Syrie.

(Chine Labbé, édité par Yves Clarisse)