Un passage longtemps secret du rapport sur le 11/09 rendu public

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WASHINGTON (Reuters) - Une commission du Congrès américain a rendu public vendredi un passage longtemps resté secret du rapport officiel sur les attentats du 11 septembre 2001 qui examinait d'éventuels liens entre les auteurs des attaques et les autorités saoudiennes.

Ces liens n'ont pu être confirmés de source indépendante, a-t-elle dit à propos de ces 28 pages classées "secret défense" du rapport d'enquête de 2002 sur les attentats qui ont fait près de 3.000 morts à New York et Washington.

Quinze des 19 pirates de l'air étaient saoudiens.

Le passage, dont la publication était réclamée depuis des années par les familles des victimes mais bloquée par des querelles à Washington entre le Congrès et diverses administrations, a été dévoilé par la commission des Renseignements de la Chambre des représentants.

Il ne mettra probablement pas un terme à la controverse sur le rôle de l'Arabie saoudite, partenaire stratégique des Etats-Unis au Moyen-Orient, dans les attentats du 11-Septembre.

Beaucoup de responsables s'opposaient à cette publication par crainte qu'elle ne nuise aux relations entre Ryad et Washington.

"Selon divers documents du FBI et une note de la CIA, certains des pirates de l'air du 11-Septembre, lorsqu'ils étaient aux Etats-Unis, ont apparemment eu des contacts avec des individus peut-être liés au gouvernement saoudien", peut-on lire dans le rapport, qui dresse une liste de ces liens présumés.

Sont cités des contacts entre Saoudiens en Californie ou une affirmation selon laquelle un homme censément employé par le ministère saoudien de l'Intérieur a résidé en septembre 2001 dans le même hôtel de Virginie qu'un des pirates de l'air.

L'ambassadeur d'Arabie saoudite à Washington, Abdoullah al Saoud, a déclaré que son pays se réjouissait de cette publication. "Nous espérons que la publication de ces pages effacera une bonne fois pour toutes les questions ou suspicions à propos des actions ou des intentions de l'Arabie saoudite, ou de sa longue amitié avec les Etats-Unis", a-t-il dit.

Le porte-parole de la Maison blanche; Josh Earnest a déclaré, avant que les pages ne soient rendues publiques, qu'elles ne dévoileraient aucune preuve de la complicité de l'Arabie saoudite dans les attentats.

L'administration Obama a transmis au Congrès une version déclassifiée des 28 pages, rédigées de manière à protéger les sources et les méthodes des services de renseignement. La commission de la Chambre l'a publiée quelques heures plus tard.

(Patricia Zengerle, Jean-Stéphane Brosse pour le service français)