Grève maintenue chez Air France du 27 juillet au 2 août

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PARIS (Reuters) - Deux syndicats représentatifs d'hôtesses et de stewards d'Air France, l'Unsa-PNC et le SNPNC, ont décidé vendredi de maintenir leur préavis de grève du 27 juillet au 2 août au lendemain d'une ultime réunion avec la direction.

Cette grève arrivera en plein chassé-croisé estival, période de forte affluence pour Air France qui pâtit en outre des conséquences de l'attentat de Nice et a déjà connu une grève de quatre jours de ses pilotes en juin.

L'Unsa-PNC et le SNPNC, qui représentent à eux deux 45% des hôtesses et stewards de la compagnie protestent notamment contre la durée limitée à 17 mois du prochain accord devant entrer en vigueur le 1er novembre.

"C'est extrêmement démesuré", a précisé le PDG d'Air France Frédéric Gagey à des journalistes. "Une grève en cette période alors qu'il ne se passe rien dans les jours qui viennent me paraît quelque chose d'extrêmement choquant".

Une partie "importante" des vols long-courriers seront assurés mais les perturbations pourraient être "plus marquées" sur les vols court et moyen courrier opérés par des avions d'Air France, a précisé Frédéric Gagey.

La loi oblige les grévistes à se déclarer 48 heures avant leur vol prévu. Air France sera donc en mesure lundi de donner une estimation de trafic pour le premier jour de grève.

Les deux syndicats grévistes ont regretté que la direction n'ait pas cédé sur la durée du nouvel accord et ont rejeté les mesures proposées pour améliorer leurs conditions de travail.

L'accord actuel, en vigueur depuis trois ans, est en fait reconduit "avec des améliorations" jusqu'en mars 2018, a souligné de son côté le directeur des ressources humaines d'Air France, Gilles Gateau.

"On ne nous a même pas présenté un accord mais une lettre d'intention avec des demi-mesures et aucune avancée sur la durée. C'est indigne", selon Sophie Gorins, secrétaire générale du SNPNC.

Aucune autre réunion n'est prévue pour l'instant, a indiqué de son côté Frédéric Gagey.

Le troisième syndicat représentatif, l'Unac (environ 22% des hôtesses et stewards), avait décidé début juillet de repousser son préavis de grève du 14 au 17 octobre pour laisser au nouveau patron d'Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac, le temps de peaufiner le nouvel accord.

L'Unac a fait le même choix que les syndicats de pilotes d'Air France, qui ont accepté une trêve jusqu'à début novembre.

"Toute ressemblance avec une situation vécue par les pilotes il y a quelques temps n'est pas fortuite: les méthodes de la direction sont restées les mêmes et elles provoquent donc la même réponse", ont commenté dans un tract les trois principaux de pilotes d'Air France (SNPL, Spaf, Alter).

Air France-KLM, qui publiera ses résultats semestriels mercredi prochain, a perdu 23,3% en Bourse depuis le début de l'année, à comparer à une baisse de 5,4% de l'indice SBF 120.

(Cyril Altmeyer, édité par Pascale Denis)