Le bénéfice net de BNP Paribas stable au 2e trimestre

reuters.com  |   |  563  mots

par Julien Ponthus et Maya Nikolaeva

PARIS (Reuters) - BNP Paribas a publié jeudi un bénéfice net stable au titre du deuxième trimestre 2016 mais la faiblesse persistante des taux d'intérêt pèse sur les performances de sa banque de détail, particulièrement en France.

Première banque française à ouvrir le bal de la saison des résultats, BNP Paribas a enregistré un résultat net en hausse de 0,2% à 2,56 milliards d'euros par rapport à la même période en 2015, une performance légèrement supérieure au 2,52 milliards du consensus établi pour Reuters par Inquiry Financial.

Les 597 millions d'euros de plus-value issus de la cession de ses titres dans Visa Europe ont contribué à porter le produit net bancaire à 11,32 milliards d'euros, une hausse de 2,2%.

Si la banque d'investissement et les activités de marchés, notamment l'obligataire, ont bénéficié d'un rebond après la tempête financière du début de l'année, la tendance dans la banque de détail continue de se détériorer alors que l'environnement de taux bas s'installe dans la durée.

En France, ce pôle a vu son produit net bancaire baisser de 3,6% et son résultat avant impôt de 10%, alors que la banque y visait une stabilité de ses revenus en 2016.

La baisse des taux d'intérêt a néanmoins contribué à faire baisser le coût du risque, c'est-à-dire les provisions pour des crédits risquant de ne pas être remboursés.

Cet indicateur est en baisse de 12,4% à 791 millions d'euros alors que le consensus des analystes interrogés pour Reuters s'établissait à 868 millions d'euros.

BNP Paribas dit avoir réussi, en se repositionnant sur des clientèles d'entreprises moins risquées, à faire fortement baisser le coût du risque en Italie, un pays dont le secteur bancaire est affaibli par le volume des créances douteuses.

La banque au logo vert présente ses résultats du deuxième trimestre alors que l'Autorité bancaire européenne doit publier vendredi les résultats des stress tests organisés pour vérifier la capacité de 51 établissements de l'UE à résister à une récession économique.

Les analystes interrogés par Reuters ne sont pour l'heure guère inquiets au sujet de la santé des établissements français mais ce sont les banques italiennes, Banca Monte dei Paschi di Siena et UniCredit en tête, qui seront les plus scrutées en raison de leurs besoins supposés en fonds propres.

La banque de la rue d'Antin a continué à augmenter ses coussins de capitaux durant le deuxième trimestre et a porté son ratio CET1 "core tier 1" à 11,1% contre 11% au premier trimestre.

La mise en Bourse prochaine de First Hawaiian Bank, une division de sa filiale de banque de détail américaine BancWest, doit aussi permettre à la banque française d'augmenter son ratio CET1 de 40 points de base.

Lors de l'annonce de la cession de First Hawaiian Bank, BNP avait dit que l'opération lui permettrait d'atteindre dès mi-2017 ses exigences de fonds propres de 11,5% pour 2019.

Le directeur général du groupe bancaire Jean-Laurent Bonnafé s'est félicité dans un communiqué que, sur la base d'un ratio CET1 ramené à 10%, la rentabilité annualisée des fonds propres hors éléments exceptionnels, à 10,5%, soit en ligne avec l'objectif de 10% fixé dans le plan 2014-2016.

(Edité par Dominique Rodriguez)