Shell rate le consensus avec un bénéfice qui chute de 70%

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Shell fait moins bien que prevu au 2e trimestre[reuters.com]
(Crédits : © Murad Sezer / Reuters)

par Karolin Schaps et Dmitry Zhdannikov

LONDRES (Reuters) - Royal Dutch Shell a annoncé jeudi un bénéfice trimestriel en retrait de plus de 70% et bien inférieur au consensus des analystes, évoquant la faiblesse des cours pétroliers, de médiocres profits tirés du raffinage et une hausse des charges liées à l'achat pour 54 milliards de dollars de BG Group.

Son bénéfice net est ressorti à un milliard de dollars (901 millions d'euros) au deuxième trimestre contre 3,8 milliards un an auparavant et 2,2 milliards projetés par les analystes.

Les concurrents BP et Statoil ont fait état cette semaine de résultats trimestriels bien en deçà des attentes en raison essentiellement du fait que les anticipations des analystes en matière de réduction des coûts avaient été bien trop optimistes.

Au contraire, Total a annoncé jeudi qu'il dépasserait son objectif annuel d'économies après avoir enregistré une baisse de ses résultats au deuxième trimestre 2016, marqués par le recul des cours du pétrole et des marges de raffinage.

L'action Shell perdait 3,6% en Bourse de Londres, dont l'indice FTSE-100 cédait 0,2% dans le même temps. L'indice sectoriel du pétrole et du gaz laissait lui 0,6%.

La production pétrolière et gazière de Shell a augmenté de 28% au deuxième trimestre, grâce surtout à la contribution des actifs de BG.

Cela étant, non seulement le pétrolier anglo-néerlandais a subi une perte dans la production pétrolière mais encore il a vu ses résultats diminuer dans la plupart des autres segments, soit le gaz, la pétrochimie et le raffinage.

Le cash flow opérationnel a été de 2,3 milliards de dollars contre 6,1 milliards un an auparavant. Il n'est pas suffisant pour couvrir même un dividende qui représente au total 3,7 milliards de dollars.

L'achat de BG et le financement des investissements dans un contexte de prix pétroliers bas a porté le ratio d'endettement à 28% à la fin du trimestre contre 12,7% un an auparavant.

Le rendement sur le capital employé est ressorti à 2,5% contre 7,6% à la fin du trimestre comparable de 2015, attestant des fortes répercussions de la déprime des prix pétroliers.

Shell n'a pas modifié son objectif de réduction des coûts mais il avait précédemment revu en baisse son programme d'investissement de 2016 à 29 milliards de dollars contre 47 milliards en 2014.

Il veut aussi céder pour 30 milliards de dollars d'actifs d'ici à 2018 et il supprime 12.500 emplois sur la période 2015-2016.

Shell a précisé que les cessions du deuxième trimestre représentaient 1,0 milliard de dollars, soulignant la difficulté de trouver des acheteurs dans le contexte des prix du moment.

Pour le second semestre, le pétrolier prévient que ses résultats en amont risquent de pâtir de pertes de production au Nigeria.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)