Accord en Libye pour la réouverture de terminaux pétroliers

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Accord en libye pour la reouverture de terminaux petroliers[reuters.com]
(Crédits : © Stringer . / Reuters)

TRIPOLI (Reuters) - Le gouvernement d'union libyen est parvenu à un accord avec un groupe armé destiné à mettre fin au blocus des terminaux pétroliers de Ras Lanouf et Es Sider, à l'arrêt depuis décembre 2014, a-t-on appris vendredi auprès de représentants des deux parties.

La réouverture de ces deux ports, actuellement aux mains d'une faction appelée Garde des installations pétrolières, constituerait une avancée importante pour le Conseil présidentiel soutenu par les Nations unies, qui tente depuis plusieurs mois d'asseoir son autorité sur le pays.

Les exportations de pétrole via ces deux ports situés à mi-chemin entre les frontières tunisienne et égyptienne devraient reprendre d'ici une ou deux semaines, selon un membre de ce gouvernement d'union.

"Je suis heureux d'annoncer, au nom du Conseil présidentiel, (...) la reprise des exportations à partir de ces ports", a déclaré Moussa Alkouni à la presse. "C'est le début du rétablissement de notre pays".

"Il me semble que la reprise dépend maintenant de questions techniques (...) et qu'elle devrait avoir lieu d'ici une ou deux semaines, pas plus", a-t-il dit par la suite à Reuters.

Aucune date n'est fixée, affirme toutefois un porte-parole de la Garde des installations pétrolières, dirigée par Ibrahim el Djathran, l'un des groupes armés qui ont émergé par dizaines après l'éviction de Mouammar Kadhafi, en 2011.

Selon ce porte-parole, Ali Hassi, un accord a bien été trouvé, mais sa mise en application dépend désormais de la compagnie pétrolière libyenne NOC (National Oil Corporation).

Depuis 2011, la production de pétrole dans le pays s'est effondrée et représente désormais moins d'un quart du niveau d'avant la chute du régime de Kadhafi. Elle s'élevait alors à 1,6 million de barils par jour.

La réouverture de Ras Lanouf et d'Es Sider pourrait permettre à la Libye d'exporter à terme 600.000 barils de brut supplémentaires par jour mais, selon les experts, il faudra réparer les dégâts causés par les combats et le long arrêt de l'activité pour retrouver une capacité maximale.

D'après la NOC, de récentes attaques menées par le groupe Etat islamique, qui a établi son fief libyen à environ 200 km de là, ont provoqué de nouvelles dégradations qui devraient empêcher aux deux ports de dépasser les 100.000 barils par jour à brève échéance.

(Ahmed Elumani et Ayman al Warfalli, Simon Carraud pour le service français)