Le CFCM reçu en urgence par Cazeneuve sur le burkini

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Cazeneuve va recevoir en urgence le cfcm sur le burkini[reuters.com]
(Crédits : © Gonzalo Fuentes / Reuters)

PARIS (Reuters) - Le président du Conseil français du culte musulman sera reçu en urgence par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, mercredi à 16h00 à sa demande au sujet de la polémique sur le port du "burkini", a-t-on appris auprès du CFCM et du ministère.

Cette instance représentative de l'islam en France juge "préoccupante" la tournure de la polémique sur le burkini, ce vêtement de bain couvrant tout le corps que des municipalités ont décidé d'interdire sur leurs plages.

C'est le cas de plusieurs communes côtières du Sud-Est et du Nord, dont Nice et le Touquet. Le Conseil d'Etat examinera jeudi des recours contre l'un de ces arrêtés.

Une femme a été verbalisée le 16 août sur une plage de Cannes pour le port d'un simple voile, créant la "stupéfaction" au Parti socialiste.

"Le CFCM s'inquiète de la tournure prise par le débat public autour de ce qui est appelé 'le Burkini'", écrit mercredi le président du conseil, Anouar Kbibech, dans un communiqué.

"Certains maires instrumentalisent cette affaire à des fins exclusivement électorales et politiques. Dans certaines villes, l'interdiction du Burkini a été décrétée en l'absence même de cas constatés", ajoute-t-il.

Il cite le cas d'une Toulousaine verbalisée à Cannes, et des images de policiers obligeant une femme sur la plage de Nice à ôter une tunique.

"Devant la peur grandissante de la stigmatisation des musulmans de France, le CFCM sollicite une audience d'urgence à monsieur le ministre de l'Intérieur, M. Bernard Cazeneuve", écrit encore Anouar Kbibech, appelant "à la sagesse et à la responsabilité".

"Nous avons plus besoin d'actes d'apaisement et de tolérance", ajoute-t-il.

Joint par Reuters, Abdallah Zekri, président de l'Observatoire national contre l'islamophobie, qui dépend du CFCM, déplore une "stigmatisation qui ne fait qu'encourager les recruteurs de Daech" (l'organisation de l'Etat islamique).

"Les Français de confession musulmane ne veulent pas être les lépreux de la République", dit-il.

Le Premier ministre, Manuel Valls, a soutenu le choix d'une poignée de maires français de bannir le port du burkini, tout en excluant de légiférer sur le sujet.

(Chine Labbé, édité par Emmanuel Jarry)