Le Gabon en attente du résultat de la présidentielle

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Les gabonais attendent le resultat de la presidentielle[reuters.com]
(Crédits : Stringer)

LIBREVILLE (Reuters) - La population gabonaise était mardi dans l'attente du résultat de la présidentielle de samedi, qui pourrait décider de l'avenir du président sortant Ali Bongo, dont la famille est au pouvoir depuis un demi-siècle.

Le principal adversaire d'Ali Bongo, l'ancien ministre des Affaires étrangères Jean Ping, a clamé victoire lundi et appelé Ali Bongo, 57 ans, qui est au pouvoir depuis la mort de son père Omar Bongo en 2009, à reconnaître sa défaite.

Le camp du sortant, cependant, assure qu'Ali Bongo est bien parti pour l'emporter. Les deux camps s'accusant mutuellement de fraude au terme d'une âpre campagne, beaucoup craignent que l'annonce du résultat de l'élection - qui se joue sur un tour car c'est celui qui arrive en tête qui est élu - ne provoque des troubles. Cette annonce est prévue aux alentours de 19h00 locales (18h00 GMT).

La population de la capitale Libreville constituait mardi des stocks dans les magasins, pour parer à des troubles. Des policiers étaient positionnés aux grands carrefours et des soldats déployés aux abords des stations-service et des banques.

L'ambassade de France a recommandé mardi aux ressortissants français de rester chez eux après 14h00 et de respecter les consignes de prudence.

"Il y aura des troubles et Ali va régler le problème avec ses soutiens(...). Nous craignons les débordements", déclarait mardi un fonctionnaire de 57 ans, dans un magasin de Libreville.

"Nous sommes dans une situation de suspense. Nous craignons les manifestations qui vont avoir lieu", disait pour sa part un autre habitant de la capitale, âgé de 33 ans.

En 2009, Ali Bongo l'avait emporté avec 41,73% des suffrages.

Lundi, la mission d'observateurs de l'Union européenne a pointé un "manque de transparence" au sein des institutions organisant le scrutin et a déclaré qu'Ali Bongo avait bénéficié d'une préférence dans l'accès aux ressources financières et aux médias.

"Nous avons noté que la mission (d'observateurs) avait outrepassés son mandat. La mission recherchait des choses qui n'ont rien à voir avec ce scrutin", a déclaré Alain-Claude Nué, porte-parole du président Bongo, en réaction à la déclaration de la mission d'observateurs de l'UE.

(Gerauds Wilfried Obangomé; Eric Faye pour le service français)