Devant les patrons, Fillon décline son choc de libération

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Francois fillon decline son programme economique devant le medef[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

JOUY-EN-JOSAS, Yvelines (Reuters) - François Fillon a précisé mardi, devant les chefs d'entreprise réunis à l'université d'été du Medef, son programme économique en vue de l'élection présidentielle de 2017 et promis une action rapide et forte s'il accède à l'Elysée.

A la tribune du rassemblement de rentrée de la première organisation patronale française, sur le campus de HEC à Jouy-en-Josas (Yvelines), l'ex-Premier ministre a insisté sur la nécessité d'avoir un exécutif en ordre de marche dès le début du prochain quinquennat.

"Si on veut inverser le cours des choses dans un pays comme le nôtre, il faut le faire avec une certaine force, il faut le faire vite et il faut le faire sans crainte de quelques affrontements", a déclaré le candidat à la primaire de la droite.

"Parce que le temps politique est tel et le fonctionnement de notre système démocratique est tel que tout ce qui n'est pas fait immédiatement et à fond ne peut plus l'être pendant un quinquennat", a poursuivi François Fillon.

Le député de Paris, qui a précédé ses concurrents de la primaire de la droite Alain Juppé, Bruno Le Maire et Nicolas Sarkozy à la tribune du Medef, compte s'appuyer sur un système politique rénové, avec un gouvernement limité à quinze ministres "et pas un de plus" et largement ouvert à la société civile.

Pour François Fillon, les ministres qui porteront les principales réformes devront être connus avant l'élection présidentielle afin que leurs équipes soient déjà constituées et qu'ils soient "prêts avec des textes pour arriver au Parlement et déclencher le travail parlementaire dès le 1er juillet".

"CRISE DE L'ÉTAT"

Dans son cas, "ça veut dire une réforme du droit du travail immédiate, ça veut dire la libération du temps de travail, ça veut dire un code du travail de 150 pages qu'on est en train d'écrire".

L'ancien Premier ministre a dit souhaiter mettre fin à l'"intervention permanente de l'Etat dans les affaires et dans la vie des entreprises" et anéantir le "monstre bureaucratique qui, par son poids, écrase l'innovation et les capacités de compétitivité de l'économie française".

"Il n'y a pas de crise de l'économie française, il n'y a pas de crise des entreprises françaises, il y a une crise de l'Etat, il y a une crise de la dépense publique", a-t-il insisté.

François Fillon a rappelé les principales mesures de son programme économique - suppression de la durée légale du travail avec une liberté totale aux entreprises pour négocier le temps de travail, création d'un statut de travailleur indépendant sans possibilité de requalification, baisse de 50 milliards d'euros des prélèvements sur les entreprises ou suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

"La liberté est le coeur de la renaissance de l'économie française et de la société française en général", a-t-il estimé.

Alors que le président du Medef, Pierre Gattaz, avait appelé quelques heures plus tôt les candidats à la présidentielle à se fixer pour objectif d'atteindre une croissance forte associée au plein emploi, François Fillon pense que la France peut retrouver le plein emploi sous cinq ans sous réserve d'assouplir le marché du travail et d'améliorer la compétitivité comme l'ont fait la Grande-Bretagne ou l'Allemagne.

Et, selon lui, l'augmentation de la précarité souvent évoquée dans les débats sur l'évolution du marché du travail n'est pas un argument. "En France on a la précarité mais on n'a pas les emplois et je préfèrerais qu'on ait les emplois."

(Myriam Rivet, édité par Simon Carraud)