Dernière rentrée parlementaire à l'ombre de la présidentielle

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PARIS (Reuters) - Députés et sénateurs effectuent mardi leur dernière rentrée d'une législature qui sera interrompue fin février pour la campagne de l'élection présidentielle, les 23 avril et 7 mai, puis des élections législatives les 11 et 18 juin.

La gauche, qui avait remporté haut la main les législatives de juin 2012, dispose de cinq mois pour présenter ses dernières réformes mais a été très affaiblie depuis cinq ans, perdant les unes après les autres les élections législatives partielles avant de se déchirer entre ses différentes composantes puis, plus grave, au sein même du groupe socialiste.

L'automne sera consacré à l'examen du projet de loi de finances (PLF) marqué par le prélèvement à la source de l'impôt sur les revenus et du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2017.

Mais les débats ne devraient guère enflammer l'hémicycle, majorité comme opposition sachant bien que la nouvelle équipe issue des urnes, de droite ou de gauche, présentera dès juillet des projets de loi corrigeant ces deux budgets.

Pour le président du groupe PS, Bruno Le Roux, cette "dernière ligne droite" doit être utilisée "pour donner du relief à ce que l'on a fait depuis 2012 et déjà commencer à mettre la droite en situation d'assumer les propositions de sa primaire".

"Il faut faire en sorte que le débat ait lieu ici", a-t-il expliqué à Reuters. "Jusqu'à la fin février nous avons tout intérêt en faire en sorte que dans ce lieu on montre qu'on a été en activité jusqu'au bout".

Le président du groupe des radicaux de gauche, Roger-Gérard Schwartzenberg, se montre moins optimiste et craint que les primaires de gauche et de droite et l'approche des élections ne portent ombrage au Parlement d'autant plus, estime-t-il, "qu'à part le budget, l'ordre du jour n'est pas super attractif".

Son homologue du groupe Les Républicains, Christian Jacob, juge pour sa part "qu'il ne reste plus grand-chose" à l'ordre du jour hormis le projet de loi de finances pour 2017. "On va gérer le dernier gros mensonge du quinquennat. Ce budget c'est du n'importe quoi. Le seul sujet va être ce mensonge autour de la loi de finances", a-t-il dit à Reuters.

Ces derniers mois seront consacrés également à l'adoption définitive de plusieurs textes comme celui de lutte pour la transparence et contre la corruption - la loi dite "Sapin II" - ou celui sur la modernisation de la justice.

(Emile Picy, édité par Yves Clarisse)