En Vendée, Nicolas Sarkozy pourfend la "pensée molle"

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Sarkozy contre une alternance molle[reuters.com]
(Crédits : © Stephane Mahe / Reuters)

par Guillaume Frouin

LES SABLES D'OLONNE, Vendée (Reuters) - Nicolas Sarkozy s'est érigé samedi en pourfendeur de "la pensée molle" et a mis en garde les Français contre un élargissement de la primaire de la droite aux idées de gauche, une perspective censée être plus favorable à son concurrent Alain Juppé.

L'enjeu de la participation à la primaire des 20 et 27 novembre aiguise la rivalité entre les deux favoris du scrutin, l'ex-chef de l'Etat accusant son principal adversaire de préparer une "alternance molle" pour avoir invité les "déçus du hollandisme" et les électeurs du centre à voter.

"La primaire de la droite et du centre, ce n'est pas la primaire de la droite, du centre et de la gauche", a lancé samedi l'ancien chef de l'État lors d'une réunion publique aux Sables d'Olonne (Vendée) devant près de 800 militants et sympathisants.

"Regardez les résultats des grandes coalitions en Europe, en Autriche notamment... La confusion, ça amène quoi ? L'explosion des extrêmes", a-t-il affirmé. "L'Autriche, capitale intellectuelle de l'Europe au XXe siècle, a donné le deuxième tour de la présidentielle à un bobo écolo et à un leader d'extrême-droite."

Le second tour de l'élection présidentielle en Autriche, le 4 décembre, opposera Alexander Van der Bellen, un indépendant soutenu par les écologistes, et Norbert Hofer, le candidat du Parti de la liberté (FPÖ, extrême droite), pour l'heure favori dans les sondages.

SARKOZY MET EN GARDE CONTRE LES PETITS ARRANGEMENTS

"Qui peut dire que, si je n'avais pas pris en main l'UMP et créé Les Républicains, nous ne serions pas aujourd'hui dans une situation analogue ?", s'est interrogé Nicolas Sarkozy. "Nous aurions un débat cadenassé, une gauche et une droite qui n'assument pas leurs convictions, un système politique où règnent le politiquement correct, et par-dessus tout, une pensée molle."

L'ancien président de la République estime par ailleurs qu'un élargissement aux idées de gauche pose un problème de "loyauté", dans la mesure où les électeurs de la primaire seront appelés à signer une charte où ils disent adhérer aux valeurs de la droite et du centre.

"Quand on cherche à se faire élire avec les voix de la gauche, il faut se préparer à donner une politique qui donnera des gages à la gauche, à faire des petits arrangements", a insisté Nicolas Sarkozy.

Souhaitant en finir avec "les débats interdits" et "le tribunal de la pensée autorisée", l'ex-chef de l'Etat a de nouveau promis une loi pour "interdire le burkini sur toutes les plages de France" et proposé un "gigantesque plan Marshall en Afrique" pour inciter les jeunes Africains à rester dans leurs pays.

Il a également promis de réintroduire, sous une nouvelle forme, les "peines plancher" abrogées après l'arrivée de François Hollande à l'Elysée.

"Tout récidiviste verra sa peine augmentée de 25% au premier coup, de 50% au deuxième et de 100% au troisième", a ainsi déclaré Nicolas Sarkozy. "Ma stratégie, c'est de tout dire avant, pour pouvoir tout faire après", a-t-il conclu.

(édité par Chine Labbé)