Bayrou impute les attaques des sarkozystes à la "panique"

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Bayrou estime semer la panique chez les sarkozistes[reuters.com]
(Crédits : © Pascal Rossignol / Reuters)

PARIS (Reuters) - Le centriste François Bayrou, dont le soutien à Alain Juppé irrite certains candidats à la primaire de la droite, a estimé lundi que les attaques des partisans de Nicolas Sarkozy à son encontre étaient le reflet de leur "panique".

Dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche, 165 élus proches de l'ancien président, dont François Baroin, Eric Ciotti, Maurice Leroy ou François Sauvadet, dénoncent le "retour opportuniste" du président du MoDem et plaident pour une alternance "solide, franche et visible".

"Ça sent la panique dans les rangs", a déclaré François Bayrou sur BFMTV au sujet des critiques dont il fait l'objet.

Pour le maire de Pau, qui avait appelé à voter pour François Hollande en 2012, "le responsable de l'entrée de François Hollande à l'Elysée, il n'y en a qu'un, c'est Nicolas Sarkozy".

"C'est Nicolas Sarkozy, par sa pratique, sa manière d'être, ses attitudes et ses gestes, qui a convaincu trois millions de Français qui n'étaient pas de gauche, d'empêcher qu'il soit renouvelé dans son mandat", a-t-il poursuivi.

Le soutien du président du MoDem au maire de Bordeaux a également été dénoncé, quoique de façon plus mesurée, par François Fillon, qui s'oppose à la conclusion d'accords électoraux avant la primaire.

François Bayrou a formellement démenti un hypothétique accord avec Alain Juppé sur une nomination à Matignon. "Non seulement il ne me l'a pas promis mais je ne le lui ai pas demandé", a-t-il dit.

Concernant les législatives, il a en revanche estimé qu'"il faudra une majorité équilibrée", précisant qu'il était impossible que la France soit "gouvernée par un parti qui représente 20%".

Bruno Le Maire, également candidat à la primaire de la droite, a également condamné l'attitude de François Bayrou.

"Ça fait tellement de temps qu'il est en politique, il a connu tellement de variations de bord qu'on ne sait plus très bien à quelle majorité il appartient", a-t-il dit lundi matin sur LCP.

Alain Juppé a jugé cette querelle "absurde".

"Ces attaques contre le centre sont un défi à tout ce que nous avons fait depuis des années et des années", a-t-il déclaré lundi à Bordeaux. "Nous ne gagnerons qu'ensemble et ce n'est pas en faisant la course à l'échalote avec le Front national qu'on y arrivera. C'est une stratégie perdante. Et moi je dis plus que jamais union de la droite et du centre."

(Myriam Rivet, avec Claude Canellas à Bordeaux, édité par Yves Clarisse)