Moscou dit permettre l'évacuation d'Alep-Est, l'Onu y renonce

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Moscou dit permettre l'evacuation d'alep-est[reuters.com]
(Crédits : Khalil Ashawi)

MOSCOU/BEYROUTH (Reuters) - Les six corridors humanitaires destinés à permettre le départ des habitants des quartiers d'Alep contrôlés par les rebelles sont toujours ouverts, a affirmé mardi le ministère russe de la Défense, selon lequel aucun avion russe ou syrien n'a bombardé ni même survolé la ville depuis sept jours.

L'Onu a annoncé de son côté qu'elle renonçait à ses plans d'évacuation des civils en reprochant à toutes les parties au conflit d'avoir fait obstacle à un accord.

"Les évacuations ont été empêchées par divers facteurs, dont les délais avec lesquels les autorités (rebelles) d'Alep-Est ont donné les feux verts nécessaires, les conditions posées par les groupes armés non étatiques et les objections du gouvernement syrien à l'acheminement d'aide médicale et humanitaire dans la partie orientale de la ville", déclare le sous-secrétaire général pour les Affaires humanitaires de l'Onu, Stephen O'Brien, dans un communiqué.

Moscou avait annoncé une "pause humanitaire" de quelques heures pour jeudi dernier à Alep mais a dans les faits suspendu ses bombardements pendant trois jours en appelant les insurgés et les civils à saisir cette opportunité pour quitter la ville.

Un tel départ ne s'est pas produit et les combats, y compris les raids aériens, ont repris de plus belle ce week-end.

D'après le ministère russe de la Défense, 48 femmes et enfants ont cependant fui la ville lundi soir "avec l'aide de la Russie".

La population d'Alep-Est est estimée à environ 250.000 personnes et l'Onu, qui n'a plus aucun accès aux quartiers insurgés depuis que les forces pro-gouvernementales ont achevé leur encerclement en juillet, a indiqué qu'aucun civil n'avait pu être évacué de la ville ces derniers jours.

Dans son communiqué, Stephen O'Brien dit son "indignation" face à la façon dont "les civils vulnérables, les malades, les blessés, les enfants et les personnes âgées (...) restent à la merci des parties au conflit qui ont constamment et de façon éhontée refusé de les faire passer avant leurs petits intérêts politiques et militaires".

(Maria Kiselyova à Moscou et Lisa Barrington à Beyrouth; Tangi Salaün pour le service français)