Valls se pose en garant de "l'espoir" de la gauche pour 2017

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Valls invite la gauche a etre fiere[reuters.com]
(Crédits : Christinne Muschi)

par Elizabeth Pineau

PARIS (Reuters) - Manuel Valls s'est posé mercredi en garant de "l'espoir" et de la "fierté" de la gauche, refusant "l'abattement" de ses troupes à l'approche de l'élection présidentielle de 2017, à laquelle la participation de François Hollande semble compromise.

Le Premier ministre, qui a refusé de dire que François Hollande était le candidat naturel pour 2017, a porté au micro de France Inter un "autre message", invitant son camp à être fier du travail accompli et à résister aux projets de la droite et de l'extrême droite, désormais "aux portes du pouvoir."

S'il s'est gardé de blâmer François Hollande, au plus bas dans les sondages d'opinion et très critiqué au PS, Manuel Valls a tout de même estimé que l'exercice du pouvoir impliquait le secret des échanges au sein de l'exécutif. Une référence aux confessions du chef de l'Etat à deux journalistes qui ont provoqué une crise politique au point de faire douter de sa capacité à briguer un second mandat.

Le chef du gouvernement a aussi tancé Ségolène Royal, ex-compagne du président devenue ministre de l'Environnement, accusée "d'affaiblir l'autorité de l'Etat" en contredisant publiquement la décision du gouvernement de construire un aéroport controversé à Notre-Dame-des-Landes. [L8N1CW20T]

Désigné par le Premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, comme un représentant possible de la gauche à l'élection présidentielle, Manuel Valls s'est adressé à une majorité hantée par "la résignation, une forme de désespoir, d'accablement et même parfois de honte".

"JE VEUX PORTER UN AUTRE MESSAGE"

Le Premier ministre a défendu le bilan de l'exécutif.

"Moi je veux porter un autre message (...) un message de fierté sur l'action qui est la nôtre depuis 2012", a-t-il dit, citant notamment l'amorce de baisse du chômage en 2016 et l'évacuation du camp de Calais, le plus grand bidonville de France, menée depuis lundi dans le calme.

Calais, "c'est un beau visage de la France. Voilà une opération humanitaire qui est menée en tenant compte d'hommes et de femmes qui fuient la guerre, qui demandent l'asile et qui est menée aussi avec fermeté", a dit l'ex-ministre de l'Intérieur.

Le chef de la majorité a aussi débattu à distance avec une droite en pleine préparation de sa primaire prévue fin novembre.

"Les Français vont juger le bilan, ils vont aussi pouvoir comparer", a dit Manuel Valls, "convaincu, contre tous les pronostics, que nous pouvons représenter demain un espoir."

Face à une opposition en passe de "mettre à mal l'Etat républicain, nos services, notre modèle social, mettre à mal ce qui est le fondement même de la France, de la République, je suis convaincu que les Français le refuseront", a-t-il martelé.

Un discours aux accents de campagne électorale où certains le verraient bien jouer un premier rôle, alors que l'action de François Hollande ne recueille que 4% de satisfaits, selon un sondage d'Ipsos-Sopra Steria et du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) publié mardi par Le Monde.

(Edité par Yves Clarisse)