Macron repousse la main tendue de Valls

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Macron dit non a valls[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a repoussé mercredi l'appel au rassemblement lancé dimanche par Manuel Valls et franchi un nouveau pas dans la structuration de son mouvement tout en maintenant le suspense sur son éventuelle candidature à la présidentielle de 2017.

Le Premier ministre, que ses partisans considèrent comme un recours si François Hollande, fragilisé, renonce à briguer un nouveau mandat, avait interpellé directement son ex-ministre de l'Economie, ainsi qu'Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, pour leur part candidats à la primaire de gauche.

"Je veux que chacun se pose les bonnes questions", avait-il lancé à Tours, insistant sur la nécessité pour la gauche de "réagir vite" et de s'unir "pour ne pas mourir demain".

Réponse d'Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse consacré à la structuration de son mouvement, "En Marche !" :

"J'entends les appels à la réconciliation de, parfois, ceux qui ont jeté l'opprobre ou divisé. Mais ils sont faits sur (...) la base de grandes confusions, d'idées non partagées."

Pas question, donc, de suspendre la refondation politique dont "En Marche !" se veut le fer de lance aux "changements d'humeur" et aux "mouvements des uns ou des autres" ou aux "péripéties liées à l'actualité", a-t-il poursuivi.

Pour réussir, "En Marche !" a besoin de "constance dans les idées", a insisté Emmanuel Macron, pour qui refonder l'offre politique passe aussi par une "clarification idéologique".

"On ne peut pas prétendre refonder sur des ambiguïtés qu'on voudrait reproduire", a fait valoir l'ancien ministre, selon qui "En Marche !" entend être un "rassemblement de progressistes" plus large que le Parti socialiste.

LA SOCIÉTÉ CIVILE TRÈS SOLLICITÉE

Emmanuel Macron devance systématiquement Manuel Valls et François Hollande dans les sondages sur les intentions de vote au premier tour de la présidentielle. Mais il n'entend pas annoncer son éventuelle candidature avant fin 2016.

En attendant, il annoncé mercredi la nomination d'un secrétaire général à la tête d'"En Marche !" le député PS Richard Ferrand, un de ses soutiens de la première heure, et de neuf "délégués".

L'organisation du mouvement, qui revendique près de 90.000 adhérents, se veut à l'image du renouvellement politique qu'il entend incarner. Seulement un tiers des membres de cette équipe sont des élus, relativement peu connus, à part Richard Ferrand, les autres venant de la société civile.

Cette instance chargée d'animer et organiser "En Marche !" sera relayée sur le terrain par 100 "référents", un par département, dont les deux tiers n'ont jamais eu de mandat politique jusqu'ici. Enfin 1.500 comités locaux seront mis en place dans plusieurs centaines de villes, dans tout le pays.

Richard Ferrand a précisé que quelque 6.400 donateurs avaient à ce jour versé à "En Marche !" 2,7 millions d'euros et que la direction du mouvement comptait 25 salariés, dont sept permanents dédiés à la formation des militants, 100 volontaires et 250 experts travaillant sur divers thèmes.

"Sept mois après la création d'En Marche (...) il était temps de structurer ce mouvement, d'abord pour pouvoir être présent au rendez-vous de 2017 (...) et ensuite pour l'inscrire dans la durée", a expliqué Emmanuel Macron.

(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)