Malgré les pluies, le risque de famine persiste en Somalie

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Malgre les pluies, le risque de famine persiste en somalie[reuters.com]
(Crédits : Feisal Omar)

NAIROBI (Reuters) - Les pluies tombées ces derniers temps en Somalie ont apporté un bref répit aux régions touchées par la sécheresse, mais la famine continue de menacer la population, a prévenu vendredi le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

La Somalie, comme d'autres pays de la région, a enduré une sécheresse dévastatrice qui a mis 6,2 millions d'habitants, soit la moitié de la population du pays, en situation de malnutrition.

Depuis la deuxième semaine d'avril, les pluies ont commencé à faire leur réapparition et à se propager dans la quasi-totalité du pays.

Elles devraient permettre aux agriculteurs de replanter leurs cultures et à l'herbe de nourrir à nouveau le bétail qui a lui aussi souffert des dures conditions climatiques et obligé les populations rurales à solliciter de l'aide dans les villes.

"Même si les pluies sont bonnes, la situation ne va pas changer du jour au lendemain. Il y a toujours des besoins importants pour améliorer les conditions de vie de la population sur le long terme", souligne Dominik Stillhart, directeur des opérations du CICR lors d'une conférence de presse organisé à Nairobi, la capitale du Kenya.

L'hôpital tenu par le CICR à Baidoa, dans le centre du pays, accueille 230 patients âgés de moins de cinq ans, contre une centaine l'année dernière. Dans l'ensemble du pays, le nombre d'enfants soignés pour malnutrition dans les centres du CICR et dans ceux du Croissant Rouge, a bondi de 80% à 12.710.

"La communauté humanitaire doit aller aussi vite qu'elle le peut pour aider les six millions de personnes qui en ont besoin, notamment les 360.000 enfants qui souffrent de malnutrition aiguë", a souligné dans un communiqué Jordi Raich, directeur du CICR en Somalie.

A la famine, est venue s'ajouter une épidémie de choléra qui a touché plus de 20.000 personnes dans le pays et qui risque de s'aggraver avec les pluies.

La pénurie de nourriture a été accentuée par les combats qui font rage dans certaines régions occupées par les milices islamistes d'Al Chabaab.

Contrairement à 2011, quand plus de 260.000 personnes ont péri à cause de la famine, les combattants djihadistes n'ont cette fois pas empêché les populations de se déplacer, facilitant le travail des ONG.

(Rajiv Golla, Nicolas Delame pour le service français)