Retailleau doute de la "médiation" sur Notre-Dame-des-Landes

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Retailleau doute de la mediation sur notre-dame-des-landes[reuters.com]
(Crédits : Stephane Mahe)

NANTES (Reuters) - Bruno Retailleau a fait part vendredi de son scepticisme et de sa méfiance à l'égard de la nouvelle "médiation" envisagée par Emmanuel Macron et son Premier ministre Edouard Philippe dans le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).

"Si demain le président de la République trouve un médiateur qui est capable, au son d'une flûte, d'emmener les zadistes à l'extérieur de façon paisible, j'applaudirais des deux mains", a dit le président Les Républicains (LR) de la région Pays de la Loire.

Bruno Retailleau croit surtout que cette "médiation", prévue pour durer six mois, est "une grosse ficelle pour tuer le dossier", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Nantes.

"S'il s'agit d'une médiation d'apaisement, pour faire baisser la pression sur la ZAD (zone d'aménagement différé, détourné en "zone à défendre" par les opposants au projet, ndlr), pourquoi pas. Mais si c'est une médiation de renoncement, pour enterrer le projet, alors on n'est pas du tout d'accord et on s'y opposera de toutes nos forces", a prévenu celui qui est également président du Syndicat mixte aéroportuaire (SMA), qui regroupe toutes les collectivités locales qui financent le projet.

Bruno Retailleau se prévaut pour cela de "178" décisions de justice en faveur du projet d'aéroport et de la victoire du "oui" lors de la consultation de la population locale, en juin 2016.

"Si le pouvoir d'une médiation est supérieur à celui d'une décision de justice, si elle prime sur le vote de nos concitoyens, alors il n'y a plus d'État de droit, il n'y a plus de démocratie", a mis en garde l'ancien bras droit de François Fillon lors de la campagne de l'élection présidentielle.

Le président de la région Pays de la Loire a par ailleurs assuré "ne pas être un fanatique de Notre-Dame-des-Landes".

"S'il y avait une bonne solution ailleurs, cela ferait longtemps qu'on l'aurait acceptée", a-t-il dit.

"Et, si le réaménagement de [l'actuel aéroport] Nantes-Atlantique était faisable, je serais le premier à prendre une pelleteuse et faire moi-même les travaux", a-t-il ajouté.

Le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot, a estimé jeudi soir sur France 2 qu'il existait des "alternatives" au projet, auquel il avait dit son hostilité avant sa nomination dans le gouvernement d'Edouard Philippe.

"Ma conviction, c'est qu'il existe des alternatives, mais la médiation qui va démarrer, probablement en fera la démonstration", a-t-il dit.

"Toutes les solutions et les options sont sur la table. Ma conviction, c'est qu'on n'a pas étudié toutes les alternatives".

(Guillaume Frouin, édité par Yves Clarisse)