Le gouvernement kényan prône l'apaisement face à l'opposition

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Le gouvernement kenyan prone l'apaisement face a l'opposition[reuters.com]
(Crédits : Handout)

NAIROBI (Reuters) - Le gouvernement kényan a ordonné mercredi la suspension des mesures administratives visant deux organisations de défense des droits de l'homme ayant émis des réserves sur la préparation et le déroulement de l'élection présidentielle du 8 août.

La police et les autorités fiscales ont effectué mardi une perquisition au siège de l'une d'entre elles, l'AfriCOG (Africa Centre for Open Governance).

Les menaces de fermeture pesant sur l'AfriCOG, et sur une autre ONG, la Commission kényane des droits de l'homme, ont suscité l'inquiétude des Nations unies, de l'Union européenne ainsi que des organisations de défense des droits de l'homme Amnesty International et Human Rights Watch.

Dans une lettre adressée au chef de l'organisme responsable de la coordination des ONG, Fazul Mohamed, et que Reuters a pu lire, le ministre de l'Intérieur par intérim, Fred Matiang'i, demande la suspension de toute action contre les deux organisations pour une période de trois mois afin de permettre la tenue de consultations avec le gouvernement.

Le président sortant, Uhuru Kenyatta, a été déclaré vainqueur du scrutin, un résultat que conteste son adversaire, le chef de file de l'opposition Raila Odinga, qui se dit victime d'une fraude électorale.

Il avait appelé à la grève générale lundi mais la population ne l'a guère suivi. Raila Odinga n'a pas l'intention de contester le résultat du scrutin devant les tribunaux et on ignore quelle sera exactement sa stratégie. Il devait tenir une conférence de presse dans la journée de mercredi.

Au moins 24 personnes - une centaine selon les opposants - sont mortes dans les violences post-électorales.

Les Kényans redoutent une répétition des violences interethniques de 2007 qui avaient fait plus de 1.200 morts et 600.000 déplacés après le refus de Raila Odinga de reconnaître sa défaite à la présidentielle face au prédécesseur d'Uhuru Kenyatta, Mwai Kibaki.

(Katharine Houreld et Humphrey Malalo, Gilles Trequesser pour le service français, édité par Tangi Salaün)