France : Le taux de chômage revient à son niveau de début 2012

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France: taux de chomage de 9,2% au 2e trimestre, 9,5% avec les dom[reuters.com]
(Crédits : Eric Gaillard)

PARIS (Reuters) - Le taux de chômage calculé selon les normes du Bureau international du travail (BIT) est revenu au deuxième trimestre à son niveau de début 2012 et le taux d'emploi a atteint un plus haut depuis 1980, dans le sillage de créations d'emplois salariés dynamiques sur la période dans le privé.

Selon les données publiées jeudi par l'Insee, le taux de chômage tel que défini par le BIT s'est replié de 0,1 point au deuxième trimestre, à la fois en France métropolitaine où il s'est établi à 9,2% et sur l'ensemble du territoire, départements d'Outre-mer inclus (hors Mayotte), où il atteint 9,5%.

Quel que soit le périmètre considéré, avec un recul de 0,5 point sur un an, le taux de chômage revient avec ce huitième trimestre consécutif de baisse à son niveau de début 2012, avant l'élection de François Hollande.

Cette évolution est légèrement plus rapide qu'anticipé par l'Insee, qui tablait sur un taux de chômage de 9,6% en France (Dom inclus) mi-2017 dans ses dernières prévisions publiées fin juin.

Parallèlement, le taux d'emploi des 15-64 ans, en hausse de 0,5 point par rapport à fin mars, à 65,3%, atteint sa valeur la plus élevée depuis 1980. Un signe d'autant plus encourageant que sa progression concerne toutes les tranches d'âge, en particulier les seniors (+0,8 point sur le trimestre, +1,2 point sur un an).

Cette évolution, logique au vu des bons chiffres des créations d'emploi dans le privé sur la période publiés la semaine dernière, devrait se poursuivre au cours des prochains mois, estime Philippe Waechter, chef économiste de Natixis Asset Management.

UNE DYNAMIQUE ENCOURAGEANTE

"On est dans une dynamique avec de l'activité qui va mieux, avec de l'emploi qui continue de se créer et cette dynamique se traduira assez rapidement par une convergence à 9% du taux de chômage en France métropolitaine et puis on ira vers 8,5% au cours de l'année 2018", a-t-il déclaré à Reuters.

Le programme présidentiel d'Emmanuel Macron prévoyait un retour du taux de chômage à 7% en 2022, sous l'effet notamment d'un assouplissement du droit du travail - dont les modalités seront présentées le 31 août - ainsi que d'une amélioration de la compétitivité des entreprises par une baisse de la fiscalité.

Pour Philippe Waechter, "c'est jouable mais ça dépendra à la fois de la conjoncture économique globale dans laquelle s'inscrit la France et puis de la façon dont les réformes du marché du travail et sur l'économie française seront effectivement mises en place, c'est ça l'enjeu."

Au total, en se fondant sur les critères du BIT, ce qui permet les comparaisons internationales, le nombre de chômeurs s'élevait à 2,7 millions en France métropolitaine en moyenne au deuxième trimestre, soit 20.000 personnes de moins qu'au trimestre précédent.

A titre de comparaison, le nombre de demandeurs d'emploi sans aucune activité (catégorie A) inscrits à Pôle emploi atteignait 3,48 millions à fin juin.

La baisse du deuxième trimestre a concerné les 25-49 ans, dont le taux de chômage a reculé de 0,3 point (-0,6 point sur un an), mais aussi les 50 ans et plus (-0,3 point sur le trimestre comme sur un an).

A l'inverse de la tendance générale, le taux de chômage des jeunes a en revanche progressé de 0,9 point sur le trimestre, même s'il reflue de 1,1% sur un an.

Autre indicateur encourageant, le taux de chômage de longue durée en France métropolitaine recule de 0,1 point sur le trimestre et 0,3 point sur un an, pour s'établir à 4,0% de la population active.

Il revient ainsi à son niveau de début 2014, alors qu'il oscillait depuis cette date entre 4,2% et 4,3%, à des plus hauts depuis le début de cette série statistique en 2003.

Parmi les chômeurs, le nombre de personnes déclarant rechercher un emploi depuis au moins un an s'élève à 1,2 million au deuxième trimestre.

Selon l'Insee, au deuxième trimestre, le taux d'emploi des 15-64 ans en contrat à durée indéterminée a atteint 48,9% (+0,1 point sur un an), celui en contrat à durée déterminée (CDD) ou en intérim progresse de 0,4 point sur un an, à 7,8%.

Sur la même période, le taux d'emploi à temps complet s'élève à 53,3% (+0,5 point sur un an) et celui à temps partiel à 12,0% (+0,2 point sur un an).

L'Insee a par ailleurs recensé 1,5 million de personnes souhaitant un emploi sans être considérées comme des chômeurs par le BIT parce qu'elles ne sont pas disponibles dans l'immédiat ou qu'elles ne cherchent pas activement.

Cette population, qualifiée de "halo du chômage", a diminué de 22.000 par rapport au premier trimestre et apparaît peu changée sur un an (+2.000).

(Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)