Wall St finit en forte baisse, Trump inquiète les marchés

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Les marches americains cloturent en forte baisse[reuters.com]
(Crédits : Brendan Mcdermid)

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a subi jeudi sa plus forte baisse depuis trois mois, plombée par l'inquiétude liée aux controverses politiques qui ravivent les doutes sur la capacité du président Donald Trump à tenir ses promesses électorales.

Le marché a aussi réagi aux informations en provenance de Barcelone, où au moins 13 personnes ont été tuées et une centaines d'autres blessées, selon un bilan provisoire, par une camionnette qui a foncé dans la foule en plein centre-ville.

L'indice Dow Jones a cédé 274,14 points, soit 1,24%, à 21.750,73. Le Standard & Poor's 500, plus large, a reculé de 1,54% à 2.430,01 et le Nasdaq Composite a cédé 1,94% à 6.221,91.

Le S&P accuse ainsi sa plus forte baisse en pourcentage depuis le 17 mai et retombe à son plus bas niveau de clôture depuis le 11 juillet.

Le marché a creusé ses pertes dès le début de la matinée en réaction à des rumeurs évoquant une possible démission de Gary Cohn, le principal conseiller économique de Donald Trump. La Maison blanche a démenti la nouvelle, mais manifestement sans parvenir à rassurer les investisseurs.

Mercredi, Donald Trump a dissous deux comités consultatifs réunissant des grands patrons américains, après la démission de plusieurs d'entre eux pour protester contre ses déclarations sur les violences de samedi dernier à Charlottesville, en Virginie, lors d'une manifestation de néonazis et de suprémacistes blancs.

La tentation de vendre est d'autant plus forte que les marchés actions affichent des niveaux de valorisation élevées, explique Stephen Massocca, vice-président senior de Wedbush Securities.

TOUS LES SECTEURS ONT FINI DANS LE ROUGE

"Quand on a atteint ces niveaux de valorisation pour beaucoup de grands noms, il n'en faut pas beaucoup. Le moindre élément peut être une excuse", ajoute-t-il.

Les investisseurs semblent progressivement perdre confiance dans la capacité de l'équipe Trump à mettre en oeuvre son programme, souligne-t-il aussi.

"Les problèmes continuels avec la direction du Parti républicain, l'incapacité à faire quoi que ce soit et le dernier blocage en date entre le président et le Congrès, tout cela n'aide pas."

L'indice de volatilité du CBOE a bondi de 3,8 points sur la journée pour remonter à plus de 15,30.

Les 11 grands indices sectoriels S&P ont fini la journée en territoire négatif. Celui des valeurs financières a perdu 1,74%, celui de l'industrie 1,71%, celui des hautes technologies 1,98%.

Le géant des équipements de réseaux Cisco a chuté de 4,02%, de loin la plus forte baisse du Dow, après avoir publié mercredi soir un chiffre d'affaires inférieur aux attentes dans ses activités de sécurité.

Autre poids lourd sanctionné, Wal-Mart a cédé 1,58% , le marché ayant mal accueilli l'annonce d'une dégradation de ses marges, conséquence de sa stratégie promotionnelle et de ses investissements dans le commerce électronique.

Mais les principaux contributeurs à la baisse du Dow ont été la banque Goldman Sachs (-1,86%) et Apple (-1,92%).

Sur le marché des changes, le dollar a gagné près de 0,2% face à un panier de devises de référence mais il a surtout profité de la faiblesse de l'euro après la publication du compte rendu de la dernière réunion de la Banque centrale européenne (BCE), qui souligne les risques liées à l'appréciation de la monnaie unique.

L'euro se traitait en fin de séance à 1,1720 dollar, en repli de 0,4% sur la journée.

Les rendements des bons du Trésor américain, eux, ont reculé, une partie des investisseurs se repliant sur le marché obligataire. Le dix ans a cédé près de quatre points de base pour revenir à 2,1853%, son plus bas niveau depuis une semaine.

L'or, autre valeur refuge, a gagné 0,4% pour remonter à plus de 1.287 dollars l'once.

(Caroline Valetkevitch, avec Sruthi Shankar et Tanya Agrawal à Bangalore; Marc Angrand pour le service français)