Le gouverneur de Kirkouk rejette son limogeage par Bagdad

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Irak: le referendum kurde aura un cout, averti ankara[reuters.com]
(Crédits : Azad Lashkari)

BAGDAD/KIRKOUK (Reuters) - Le Parlement de Bagdad a voté jeudi la destitution du gouverneur de Kirkouk, fervent partisan de l'indépendance kurde, à onze jours du référendum d'autodétermination au Kurdistan irakien auquel s'est associée la province pétrolifère du nord de l'Irak.

Najmaddin Karim a rejeté cette décision, qu'il a jugée sans fondement légal, et promis que la consultation aurait lieu comme prévu dans sa province, laquelle est revendiquée à la fois par Bagdad et le Kurdistan autonome.

Le limogeage du gouverneur avait été réclamé par le Premier ministre Haïdar al Abadi, que les parlementaires ont autorisé à "prendre toutes les mesures" pour préserver l'unité nationale.

Les députés irakiens craignent que le référendum ne consolide le contrôle kurde sur Kirkouk, la grande cité pétrolière qui borde la région autonome du Kurdistan et que les Kurdes considèrent comme leur capitale historique.

La ville abrite également des communautés arabe et turkmène, ce qui fait craindre de fortes tensions à l'approche du scrutin.

La Turquie, qui redoute qu'un vote en faveur du "oui" n'alimente le séparatisme kurde dans le Sud-Est turc, a prévenu jeudi que le référendum du 25 septembre aurait un "coût".

"Le référendum dans le nord de l'Irak doit être annulé, faute de quoi il y aura un coût et des conséquences", a déclaré le vice-Premier ministre Bekir Bozdag.

L'Iran et la Syrie s'opposent également à ce vote, craignant elles aussi des troubles parmi leurs propres minorités kurdes.

Le président du Kurdistan autonome, Massoud Barzani, a condamné jeudi la destitution du gouverneur Karim et regretté que Bagdad n'ait laissé aucune place à la négociation sur la question du référendum.

Hochiar Zebari, proche conseiller du président kurde, a estimé que seul le conseil provincial de Kirkouk, qui a élu Najmaddin Karim, pouvait le démettre de ses fonctions.

(Ahmed Rasheed et Ulf Laessing, Jean-Philippe Lefief et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)