LONDRES (Reuters) - Le nombre de personnes arrêtées en Grande-Bretagne sur des soupçons de terrorisme a progressé l'année dernière de 68% pour atteindre un niveau inédit, montrent des chiffres publiés jeudi par le ministère de l'Intérieur.

Ces statistiques montrent que la police a procédé à 379 arrestations entre juin 2016 et juin 2017 contre 226 lors des 12 précédents mois. Depuis 2001, année depuis laquelle ces chiffres ont commencé à être compilés, c'est la première fois que le nombre d'arrestations atteint un tel niveau.

Ces chiffres montrent encore que, parmi ces interpellés, 123 ont été poursuivis pour un délit, dont 105 pour des faits liés au terrorisme, et 189 ont été relâchés sans qu'aucune charge ne soit retenue contre eux.

Le niveau d'alerte en Grande-Bretagne est "grave", deuxième niveau le plus élevé, ce qui signifie que les pouvoirs publics redoutent un attentat. Au cours des six premiers mois de l'année, 36 personnes ont été tuées dans des actes terroristes.

Parmi les arrestations, 12 se dont produites après l'attaque commise au mois de mars dans le quartier londonien de Westminster lorsqu'un homme a précipité son véhicule sur des piétons, en tuant quatre, avant de poignarder un policier devant le Parlement.

Vingt-trois autres ont été décidées après l'attentat suicide commis au mois de mai à Manchester lors d'un concert. Le mois suivant, la police a interpellé 21 suspects après une nouvelle attaque à la voiture bélier suivie de meurtres à l'arme blanche dans plusieurs bars et restaurants.

Une arrestation a encore eu lieu après qu'un homme a foncé sur des fidèles sortant d'une mosquée.

Selon Mark Rowley, président du comité de coordination antiterroriste de la police, les forces de l'ordre arrêtent un suspect chaque jour.

Au cours des trois années à mars 2017, la police a déjoué 13 attaques potentielles. Dans les 17 semaines suivantes, toutefois, quatre attaques ont été commises et six déjouées.

(Michael Holden, Nicolas Delame pour le service français)