L'Onu : Vingt-neuf pays répriment les militants des droits de l'homme

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L'onu: vingt-neuf pays repriment les militants des droits de l'homme[reuters.com]
(Crédits : Carlo Allegri)

GENEVE (Reuters) - Vingt-neuf pays, dont neuf sont membres du Conseil des droits de l'homme de l'Onu, répriment les militants des droits de l'homme, a déploré mercredi l'organe onusien.

Un rapport dénonce ainsi le Burundi, l'Egypte, le Rwanda, Cuba, le Venezuela, la Chine, l'Inde, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.

"C'est quelque chose de grotesque et de tout à fait contraire à la Charte et à l'esprit des Nations unies, tout particulièrement dans ce Conseil, que des gens soient punis, sousmis à des intimidations ou réprimés pour avoir coopéré avec le Conseil des droits de l'homme", a dit Andrew Gilmour, sous-secrétaire général du Conseil.

Les vingt autres pays visés dans le rapport sont l'Algérie, Bahreïn, la Birmanie, l'Érythrée, le Honduras, l'Iran, Israël, la Mauritanie, le Mexique, le Maroc, Oman, le Pakistan, le Sri Lanka, le Sud-Soudan, le Soudan, le Tadjikistan, la Thaïlande, la Turquie, le Turkménistan et l'Ouzbékistan.

Le rapport démontre une nette hausse du nombre de pays dénoncés pour avoir réprimé des militants des droits de l'homme. Dans les précédentes publications, 15 Etats en moyenne étaient visés, jamais plus de vingt.

Les chiffres sont en réalité plus élevés que le nombre de cas dénoncés, a noté Andrew Gilmour, le rapport omettant volontairement certains dossiers pour protéger la victime.

Le texte évoque notamment le cas d'une militante bahreïnie, Ebtesam Abdoulhusain Ali Alsaegh, qui a témoigné devant le conseil avant d'être arrêtée à son retour dans le royaume où elle a été battue et agressée sexuellement.

D'autres victimes ont perdu leur emploi, vu leur domicile ou leur bureau perquisitionné, ont été frappés d'une interdiction de quitter le territoire ou ont eu leurs actifs gelés.

Certains pays ont justifié ces mesures, affirmant que les personnes visées étaient des terroristes ou qu'elles coopéraient avec des entités étrangères.

Pour Andrew Gilmour, "il faut voir ces individus comme ces canaris qui chantent bravement dans les mines de charbon avant d'être réduits au silence par la répression toxique contre la population, les droits et la dignité, et comme un avertissement qui nous est lancé à tous."

(Tom Miles, Nicolas Delame pour le service français, édité par Gilles Trequesser)