L'armée irakienne lance une offensive contre l'EI près de Kirkouk

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L'armee irakienne lance une offensive contre l'ei pres de kirkouk[reuters.com]
(Crédits : Stringer)

ERBIL, Irak (Reuters) - Les forces irakiennes ont lancé jeudi une offensive pour déloger les combattants de l'Etat islamique (EI) d'Haouidja, à l'ouest de la ville pétrolière de Kirkouk.

La ville, située au nord de Bagdad, est l'une des dernières zones contrôlées par les djihadistes de l'EI. D'autres poches de résistance perdurent à l'est de la frontière syrienne, dans le bassin de l'Euphrate.

Les forces gouvernementales, qui se trouvent dans le nord et l'ouest du district d'Haouidja, progressent vers le sud et suivent le cours du Tigre. A la mi-journée, elles étaient venues à bout des premières lignes de défense de l'EI, selon la télévision publique.

Vingt-trois villages ont jusqu'ici été repris aux djihadistes, a précisé le général Abdoul Amir Yarallah, cité par la chaîne. "Nous avons achevé le premier chapitre de l'opération de libération" d'Haouidja, s'est-il félicité, sans préciser ce que serait le deuxième.

Les forces irakiennes, qui se rapprochent peu à peu de la frontière syrienne, se sont également emparées de la région d'Ana, dans la vallée de l'Euphrate, a dit l'armée dans un communiqué.

L'offensive, annoncée par le Premier ministre irakien Haïdar al Abadi, intervient à quatre jours du référendum sur l'indépendance du Kurdistan irakien, prévu lundi dans le nord de l'Irak, et notamment à Kirkouk.

Abadi a demandé la suspension du scrutin jugé "anticonstitutionnel" par la Cour suprême d'Irak. Les Etats-Unis se sont dits eux aussi résolument opposés à ce référendum.

Selon un responsable kurde, l'offensive de l'armée irakienne ne devrait pas en perturber le déroulement.

L'opération risque toutefois de provoquer un exode. La semaine dernière, les Nations unies estimaient que les combats pourraient faire jusqu'à 85.000 déplacés dans le secteur d'Haouidja.

D'après l'ONG Save The Children, 30.000 enfants sont confrontés à un "danger extrême". "Ils ont déjà souffert horriblement sous le joug de l'EI (...) Nourriture, eau et médicaments commencent à manquer, alors que beaucoup d'enfants sont affaiblis et sous-alimentés", souligne l'organisation humanitaire.

Les combattants kurdes se sont emparés de Kirkouk, ville ethniquement mixte où vivent Arabes, Turkmènes et Kurdes, au moment de la déroute de l'armée irakienne face à l'EI, à la mi-2014, empêchant ainsi que la ville et les gisements pétroliers des environs ne tombent aux mains des djihadistes, qui avaient alors conquis un tiers du territoire irakien.

(Maher Chmaytelli; Julie Carriat, Eric Faye, Jean-Philippe Lefief et Nicolas Delame pour le service français)