Les CRS suspendent leur mouvement de protestation

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(Crédits : Regis Duvignau)

PARIS (Reuters) - Les syndicats de CRS ont annoncé vendredi la suspension de leur mouvement de protestation contre le projet du gouvernement de soumettre leur indemnité de déplacement aux prélèvements sociaux après avoir obtenu l'ouverture de discussions à l'issue d'un entretien avec le ministre de l'Intérieur.

Un nouveau rendez-vous entre Gérard Collomb et l'intersyndicale a été fixé au 6 octobre.

Plusieurs milliers de CRS se sont déclarés souffrants jeudi pour protester contre leurs conditions de travail et le projet du gouvernement de soumettre leur indemnité journalière d'absence temporaire (IJAT) aux prélèvements sociaux.

Cette prime, qui n'est pas imposable au titre de l'impôt sur le revenu, est d'un montant de 39 euros par jour.

"Nous avons arraché au ministre de l'Intérieur le fait qu'il suspende la décision" de fiscalisation, a déclaré Frédéric Lagache, secrétaire général du syndicat de police Alliance au nom de l'intersyndicale reçue par le ministre.

Il a ajouté sur BFM TV avoir demandé la suspension du mouvement dans l'attente de décisions le 6 octobre.

Les trois syndicats reçus par le ministre, Unité SGP Force ouvrière, Unsa Police et Alliance, revendiquent plus de 90% des voix aux élections professionnelles dans la police.

"Ça pas été simple avec le ministre", a déclaré Frédéric Lagache.

Le ministère de l'Intérieur a évoqué pour sa part "un dialogue franc et constructif" dans un communiqué publié à l'issue la rencontre avec les syndicats.

Les CRS devraient donc être présents pour la grande manifestation prévue samedi par le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, La France insoumise.

Le ministre de l'Intérieur laisse entendre qu'il est juridiquement difficile de soustraire l'IJAT aux prélèvements sociaux mais que le montant net de l'IJAT sera maintenu.

"Alors que la non fiscalisation de l'IJAT à l'impôt sur le revenu est désormais garantie par le législateur, il n'existe en revanche aucune possibilité juridique d'exonérer cette indemnité du versement des prélèvements sociaux", affirme le ministère de l'Intérieur.

Il ajoute que "le nécessaire a été fait pour que le montant brut de l'IJAT soit augmenté pour compenser son assujettissement aux prélèvements sociaux" et que d'ici au 6 octobre, "un travail technique avec le directeur général de la police nationale devra déterminer la nature exacte des mécanismes permettant de maintenir le montant net de l'IJAT".

Le mouvement de grogne chez les CRS s'est amplifié ces derniers jours.

Selon Johann Cavallero, délégué national CRS du syndicat Alliance, 80% des effectifs prévus pour la visite du chef de l'Etat, Emmanuel Macron, jeudi à Marseille, étaient indisponibles et ont dû être remplacés au pied levé par des gendarmes mobiles et des forces de sécurité locale.

Selon les dirigeants syndicaux, le différend autour de l'IJAT n'est toutefois qu'une des composantes du malaise des Compagnies républicaines de sécurité (CRS), chargées avec les gendarmes mobiles du maintien de l'ordre.

(Emmanuel Jarry et Danielle Rouquié, édité par Yves Clarisse)