62 plaintes retenues dans l'enquête sur le Levothyrox

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62 plaintes retenues dans l'enquete sur le levothyrox[reuters.com]
(Crédits : Ralph Orlowski)

MARSEILLE (Reuters) - Le parquet de Marseille a été saisi de 62 plaintes d'utilisateurs du Levothyrox victimes d'effets secondaires de la nouvelle formule de ce médicament, a annoncé vendredi le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux.

Le magistrat a souligné que le parquet de Marseille était, depuis le 20 septembre, seul habilité à recevoir les "transmissions des plaintes susceptibles d'être recueillies sur l'ensemble du territoire". Les 62 plaintes retenues proviennent de l'ensemble du territoire français.

"Dans un premier temps, les 62 plaignants seront entendus par les services de police et de gendarmerie", a dit le magistrat. "L'important est de faciliter l'accès à la justice des patients qui se plaignent et de permettre d'avoir un document unique de plainte, ce qui permettra d'orienter les investigations."

La justice a ouvert une enquête sur l'affaire du Levothyrox pour "tromperie aggravée, atteintes involontaires à l'intégrité physique et mise en danger d'autrui" instruite depuis le 19 septembre par l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique.

L'enquête a été placée sous l'autorité  du pôle de santé publique du tribunal de grande instance de Marseille, dont la compétence s'étend jusqu'à Lyon (Rhône) où est situé le siège du laboratoire Merck qui produit le Levothyrox.

"Pour l'instant, on est sur une enquête préliminaire, nous verrons ensuite l'orientation à donner à la procédure", a précisé Xavier Tarabeux, qui ne s'est pas prononcé sur une possible faute du laboratoire Merck en "l'état des investigations".

La formule du médicament, qui est vendue à plus 3,3 millions de personnes en France, été changée en mars dernier pour des raisons de conservation. Mais plus de 9.000 personnes se sont plaintes auprès de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de la santé (ANSM), affirmant ressentir des fatigues intenses, des crampes et des vertiges.

La ministre la Santé, Agnès Buzyn, qui avait initialement exclu un retour à l'ancienne formule, a finalement promis de revenir sur sa décision et de fournir des lots "anciens".

Elle a annoncé la prochaine "mise en place d'alternatives, c'est-à-dire d'autres marques, d'autres médicaments qui permettront progressivement aux patients de choisir le médicament qui leur convient le mieux".

Le laboratoire Merck a confirmé la "réintroduction transitoire en France, en accord avec les autorités de Santé, de l'ancienne formule du Levothyrox".

"Cela ne change rien à la procédure", a dit Xavier Tarabeux.

(Jean-François Rosnoblet, édité par Yves Clarisse)