Des réfugiés accusent les troupes de RDC de massacrer des civils

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Des refugies accusent les troupes de rdc de massacrer des civils[reuters.com]
(Crédits : Antony Njuguna)

LUSAKA (Reuters) - Les forces gouvernementales de la République démocratique du Congo (RDC) mènent des exactions meurtrières contre les civils dans la région du Kasaï, provoquant un afflux de réfugiés en Zambie, indique une représentante de l'Onu sur place.

Plus de 6.000 personnes ont quitté le Kasaï situé dans l'est de la RDC pour rejoindre la Zambie au cours du mois écoulé, fuyant d'une insurrection menée par la milice Kamuina Nsapu, a précisé Pierrine Aylara, représentante du Haut commissariat de l'Onu aux réfugiés (HCR) en Zambie.

"C'est le gouvernement de la RDC qui persécuterait son propre peuple par des meurtres, des abus et des incendies de maisons ainsi que par des viols et des pillages de réserves alimentaires", a-t-elle déclaré d'après les témoignages de réfugiés.

L'insurrection lancée il y a près d'un an a fait plusieurs milliers de morts et provoqué le déplacement de plus d'un million de personnes. Les insurgés demandent le retrait des forces gouvernementales.

Les observateurs de l'Onu présents sur place ont constaté que cette insurrection s'était transformée en un soulèvement plus général dépassant le mécontentement d'une seule communauté ethnique.

Un groupe de rebelles, baptisé Elema, combat les troupes loyalistes à l'aide de machettes, d'arcs et de flèches dans les provinces du Haut-Katanga et du Tanganyika, a précisé Pierrine Aylara.

"Le groupe ne prend pas pour cible les civils mais ne cherche pas non plus à les protéger. Il vise des soldats gouvernementaux, des policiers et des infrastructures du gouvernement", a-t-elle poursuivi.

Les troupes loyalistes combattent aux côtés de la tribu Abatembo qui est en conflit avec les tribus Luba et Tabwa qui seraient proches du groupe Elema.

Cette insurrection pose une menace sécuritaire pour le régime du président Joseph Kabila qui a refusé de quitter ses fonctions à la fin de son mandat en décembre dernier, provoquant une vagues de violences dans le pays.

(Chris Mfula; Pierre Sérisier pour le service français)