La Turquie met en garde contre les conséquences du référendum kurde

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La turquie met en garde contre les consequences du referendum kurde[reuters.com]
(Crédits : Umit Bektas)

ISTANBUL (Reuters) - Les mesures que prendra la Turquie en réponse au référendum d'indépendance que les Kurdes d'Irak entendent organiser ce lundi auront des répercussions sécuritaires, diplomatiques, politiques et économiques dans la région, a déclaré samedi le Premier ministre turc Binali Yildirim.

Le chef du gouvernement s'exprimait devant la presse avant le débat parlementaire au terme duquel les députés turcs ont prolongé d'un an le mandat autorisant le déploiement de troupes turques en Irak et en Syrie.

Interrogé sur une opération en territoire irakien, Yildirim a répondu : "La mise en oeuvre de mesures économiques et sécuritaires est naturellement une question de calendrier. Cela sera déterminé en fonction du développement de la situation."

La Turquie a indiqué vendredi que le vote projeté par les Kurdes irakiens l'inciterait à adopter des sanctions, dont la nature n'a pas été précisée, contre son voisin et partenaire commercial.

Ankara, qui combat un séparatisme kurde à l'intérieur de ses propres frontières, estime que toute partition de l'Irak ou de la Syrie pourrait conduire à un conflit mondial.

Dans un discours au Parlement, le ministre de la Défense, Nurettin Canikli, a dit craindre que le référendum au Kurdistan irakien n'allume un "incendie incontrôlable". "Retirer une simple brique d'une structure fondée sur des équilibres sensibles et fragiles sèmera de nouvelles graines de haine, d'hostilité et d'affrontements", a-t-il ajouté.

Le porte-parole du président Recep Tayyip Erdogan a affirmé lui que l'organisation de ce référendum constituait "une terrible erreur". "Si le référendum n'est pas annulé, il y aura des conséquences graves. Erbil doit immédiatement éviter cette terrible erreur qui provoquera de nouvelles crises dans la région", a dit Ibrahim Kalin dans un message sur Twitter.

L'armée turque mène d'importantes manoeuvres près de Habur à la frontière avec l'Irak qui doivent durer jusqu'à mardi, au lendemain de la date prévue pour le référendum kurde - que rejettent également le gouvernement central irakien, de même que l'Iran et les Etats-Unis.

Le gouvernement régional du Kurdistan irakien (GRK), qui attend du référendum un mandat pour négocier l'indépendance avec le gouvernement central irakien ainsi qu'avec la Turquie et l'Iran, a envoyé samedi une délégation à Bagdad.

(Daren Bulter; Pierre Sérisier et Henri-Pierre André pour le service français)