Moscou commet de graves violations des droits de l'homme en Crimée-Onu

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Moscou commet de graves violations des droits de l'homme en crimee, selon l'onu[reuters.com]
(Crédits : Carlo Allegri)

GENEVE (Reuters) - La Russie commet de "graves" atteintes aux droits de l'homme en Crimée, conclut l'Onu dans un rapport rendu public lundi.

"De graves violations des droits de l'homme, dont des arrestations arbitraires, des détentions, des disparitions, des mauvais traitements et des cas de torture, ainsi qu'au moins une exécution en dehors de tout cadre judiciaire, ont été recensés", peut-on y lire.

Des détenus ont en outre été acheminés de Crimée en Russie, ce qui est contraire au droit international, ajoutent les auteurs.

Moscou a annexé la Crimée, jusqu'alors ukrainienne, en mars 2014. Tous les habitants sont alors devenus russes, sauf ceux qui s'y sont opposés par écrit.

"Imposer une nationalité aux habitants d'un territoire occupé équivaut à les contraindre de prêter allégeance à un pouvoir qu'ils peuvent juger hostile, ce que les Conventions de Genève interdisent", souligne Zeid Ra'ad al Hussein, haut commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, dans un communiqué.

En mai 2015, 100.000 personnes, soit 4% de la population de Crimée, n'avaient pas la nationalité russe, selon un responsable russe cité dans le rapport.

Le document souligne que les opposants au référendum qui a validé l'annexion en mars 2014 ont été la cible de lois contre le terrorisme, l'extrémisme et le séparatisme. Certains ont été internés de force dans des hôpitaux psychiatriques, dit l'Onu.

L'éducation en langue ukrainienne a quasiment disparu et Moscou a interdit le Mejlis, un organe représentant les Tatars de Crimée, dont les membres font l'objet d'actes d'intimidation, de perquisitions et d'arrestations.

(Tom Miles; Eric Faye et Jean-Philippe Lefief pour le service français)