BRIGHTON, Angleterre (Reuters) - Le Royaume-Uni pourrait rester dans une union douanière avec l'Union européenne après avoir quitté le bloc en mars 2019 si le Parti travailliste revenait au pouvoir.

Keir Starmer, ministre du Brexit dans le "cabinet fantôme" travailliste, l'a affirmé lundi lors du congrès annuel du Labour à Brighton.

Ciblant le Parti conservateur qui peine à masquer ses divergences sur les modalités du divorce avec l'UE, Keir Starmer a déclaré que son parti était prêt à "se conduire en adulte" et à prendre en charge les négociations avec Bruxelles.

Après avoir, pendant des mois, adopté une position peu différente des conservateurs sur le Brexit, en préconisant une rupture franche avec l'UE, le Labour a changé son fusil d'épaule le mois dernier en laissant entendre qu'en cas de retour au 10, Downing Street, il défendrait le maintien du Royaume-Uni dans le marché unique pour une période de transition après mars 2019, date officielle de la sortie de l'UE.

Keir Starmer est allé encore un peu plus loin lundi.

"Si nous étions au gouvernement (...), nous négocierions un accord définitif (...) qui conserverait les avantages de l'union douanière et du marché unique", a-t-il dit.

"En fonction bien sûr des négociations, le maintien dans une forme d'union douanière avec l'UE est une possible destination finale pour le Labour."

Si les Tories se déchirent sur le Brexit, le sujet divise également le Labour - entre partisans du maintien et supporters du divorce - et il ne figure pas à l'ordre du jour officiel du congrès de Brighton.

Les conservateurs s'opposent à une union douanière, qui trahirait selon eux le résultat du référendum de juin 2016 en faveur d'une sortie de l'UE et empêcherait le Royaume-Uni de conclure des accords de libre-échange avec des pays tiers.

(Elizabeth Piper; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)