Le chômage enchaîne un deuxième mois de hausse en août

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Le chomage enchaine un deuxieme mois de hausse en aout[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

PARIS (Reuters) - Le chômage a enregistré en août un deuxième mois consécutif de hausse en France métropolitaine, le nombre d'inscrits à Pôle emploi en catégorie A atteignant son plus haut niveau depuis le mois d'août 2016, selon les chiffres publiés mardi par le ministère du Travail.

Le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A (sans aucune activité) a progressé de 0,6% le mois dernier pour s'établir à 3.540.400, soit 22.300 personnes de plus qu'à fin juillet.

En ajoutant les catégories B et C (personnes exerçant une activité réduite), le nombre d'inscrits à Pôle emploi a augmenté de 0,4%, soit 24.600 personnes supplémentaires en un mois, inscrivant un nouveau record à 5.646.000 (5.953.000 en incluant les départements d'Outre-mer, en hausse de 0,5% sur un mois).

Le nombre d'inscrits à Pôle emploi connaît une évolution en dents de scie depuis le début de l'année et c'est la première fois depuis janvier qu'il évolue dans le même sens deux mois de suite.

La ministre du Travail Muriel Pénicaud, qui juge cet indicateur trop volatil et peu révélateur de l'évolution du marché du travail, refuse d'ailleurs de le commenter, préférant s'exprimer lors de points trimestriels sur la situation du marché du travail dans son ensemble - les "Rendez-vous de Grenelle".

Si cette évolution irrégulière n'a pas empêché d'enregistrer une baisse du nombre d'inscrits à Pôle emploi sur l'ensemble de 2016, la tendance est inverse depuis le début de l'année, avec, selon des calculs de Reuters, plus de 73.000 inscrits supplémentaires en catégorie A et plus de 182.000 inscrits supplémentaires dans les catégories A, B et C réunies.

EFFECTIFS TOUJOURS EN HAUSSE POUR LES SENIORS

D'après les données fournies par le ministère, sur un an, le nombre de demandeurs de catégorie A recule de 0,3% tandis que le total des inscrits dans les catégories A, B et C augmente de 2,5%.

Au sein de la catégorie A, la progression du mois d'août a concerné toutes les catégories d'âge, qu'il s'agisse des jeunes (+0,4%), des 25-49 ans (+0,8%), ou des seniors (+0,4%).

Sur un an, la tendance est nettement plus favorable pour les moins de 25 ans (-5,2%), relativement peu changée pour les 25-49 ans (-0,5%), alors que les effectifs des plus de 50 ans progressent de 3,1%.

Autre ombre au tableau, le nombre de chômeurs inscrits depuis plus d'un an à Pôle emploi, considérés comme des chômeurs de longue durée, s'inscrit en hausse de 0,9% en août, à 2.486.500 et progresse de 2,4% par rapport à août 2016.

Leur proportion dans le nombre total de chômeurs s'inscrit en hausse de 0,2 point sur un mois (-0,1 point sur un an), à 44,0%.

A la différence de l'évolution irrégulière du nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi, le taux de chômage calculé par l'Insee selon les critères du Bureau international du travail (BIT), qui permet les comparaisons internationales, est orienté à la baisse depuis le printemps 2015.

Au deuxième trimestre, il est revenu à son niveau de début 2012, tandis que le taux d'emploi a atteint un plus haut depuis 1980.

Sur la même période, les créations d'emploi ont progressé de 0,3% et l'économie française devrait rester en situation de créations nettes d'emplois dans les prochains mois, alors que le gouvernement table sur une croissance de 1,7% cette année.

ATTAQUER LE CHÔMAGE "SOUS TOUS LES ANGLES"

Pendant la campagne, Emmanuel Macron a affiché son ambition de ramener le taux de chômage à 7% en 2022, sous l'effet notamment d'un assouplissement du droit du travail, d'une réforme de la formation et d'une amélioration de la compétitivité des entreprises par une baisse de la fiscalité.

Les cinq ordonnances réformant le Code du travail ont été signées vendredi par le président de la République et publiées samedi au Journal officiel.

La lutte contre le chômage figure également parmi les objectifs du plan d'investissement présenté lundi par le Premier ministre Edouard Philippe, avec un total de 15 milliards d'euros consacrés à la formation dans le but de créer 300.000 emplois et de faire reculer le taux de chômage structurel d'un point.

La trajectoire de la baisse progressive du taux de l'impôt sur les sociétés - qui devrait être ramené à 25% d'ici 2022 - sera fixée dans le projet de loi de programmation des finances publiques pour le quinquennat, qui sera présentée mercredi parallèlement au projet de budget 2018.

Le gouvernement d'Edouard Philippe, qui compte attaquer le chômage "sous tous les angles" s'apprête à entamer les concertations avec les partenaires sociaux sur les réformes de l'assurance chômage, de l'apprentissage et de la formation professionnelle, destinées à prendre forme au printemps 2018.

(Myriam Rivet, édité par Sophie Louet)