Les belles promesses de l'autopartage

Facilités par les nouvelles technologies, les projets d'autopartage et de covoiturage se multiplient dans les villes de France, avec des perspectives de croissance optimistes. Reste à convaincre les Français de l'utilité de ces nouveaux modes d'utilisation de la voiture.
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Buzzcar, Hertz on Demand, Comuto, Autolib'... Les projets de voiture en libre-service se multiplient en France. De plus en plus de villes s'apprêtent à bloquer une partie de la voirie pour accueillir ces flottes d'un genre nouveau. Paris a son Autolib', mais Lyon, Metz, Rennes, Saint-Étienne, Toulouse, et même des villes de taille moyenne comme Montbéliard, vont mettre sur pied leur propre système, avec des motorisations variables : essence, hybride, électrique, et selon des modalités différentes : plus ou moins d'interconnexion avec les transports en commun, libre-service ou sur réservation.

Un potentiel non négligeable
Le potentiel de ce nouveau mode de déplacement n'est pas négligeable : le nombre d'utilisateurs, déjà multiplié par cinq en trois ans, pourrait dépasser les 150?000 personnes en 2015, et générer un chiffre d'affaires de 75 millions d'euros, selon l'étude « L'autopartage en France à l'horizon 2015 », du cabinet Xerfi. L'automobiliste français serait en train d'évoluer de l'économie de la possession vers celle du service et de l'usage, conclut l'étude : disposer d'une voiture sans la posséder permettrait de ne payer que ce qui est réellement consommé.
Mais les Français sont-ils vraiment prêts à bouleverser leurs habitudes de déplacement?? D'après le baromètre de la mobilité durable, dont la quatrième édition a été publiée en septembre 2011 par Harris Interactive, les Ateliers de la Terre, Mobivia Groupe et la SNCF, 67 % des Français interrogés déclarent ne pas vouloir renoncer à leur voiture personnelle.
Même s'ils se prétendent préoccupés par l'environnement, ils préfèrent en témoigner par d'autres actions, comme le tri des déchets. Et s'ils s'accrochent à leur volant, c'est parce qu'ils estiment que les alternatives, transport en commun, covoiturage ou autopartage, sont encore insuffisantes, inadaptées, ou parce qu'elles coûtent trop cher : un tiers des personnes interrogées refusent de partager leur véhicule. Un gros effort de pédagogie reste donc à fournir de la part des opérateurs de voitures en libre-service, s'ils veulent atteindre un jour la rentabilité.

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1,80 euros le litre : le prix du renoncement pour les automobilistes français
À partir de quel prix du litre d'essence les automobilistes français renonceraient-ils à leur véhicule?? ING Car Lease, un loueur longue durée de véhicules, a commandé à l'institut BVA un sondage sur cette question, et a rendu public ses résultats en septembre 2011. Pour plus de la moitié des personnes interrogées, 1,80 euros le litre d'essence est le prix butoir. 96 % des Français estiment que le prix du carburant ne fera qu'augmenter dans les dix prochaines années, une augmentation que 76 % attribuent à l'épuisement des ressources pétrolières et à l'explosion de la demande des pays émergents. Les experts sont d'un autre avis : Éric Champarnaud, vice-président du Bureau d'information et de prévisions économiques, explique par exemple que la hausse du prix du pétrole, inéluctable, ne se fera pas toujours au même rythme, car « elle va accélérer le développement d'alternatives, qui deviendront plus rentables : en conséquence, la demande et le prix du pétrole cesseront d'augmenter. » Quant à la voiture électrique, 23 % des Français seulement seraient prêts à en acquérir une pour faire des économies, le prix d'achat élevé étant un obstacle pour la majorité d'entre eux.

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