Querelles de chiffres autour de la mobilité en France

Le chiffrage du Schéma national d'infrastructures de transport (Snit) par les ministères des Transport et de l'Écologie est contesté de toutes parts.
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En janvier 2011, les ministères des Transports et de l?Écologie avaient présenté un projet de Schéma national d?infrastructures de transport (Snit), censé mettre en ?uvre les orientations du Grenelle de l?environnement : développement de modes alternatifs à la route, réduction des pollutions locales, recherche de l?efficacité énergétique, etc. L?enveloppe prévue était de 166 milliards d?euros, une somme nettement sous-estimée, avait rétorqué le commissariat général au développement durable, qui l?évaluait plutôt à 260 milliards. Quelques mois plus tard, un nouveau calcul par les ministères parvenait à 245 milliards sur vingt-cinq ans, dont 105 consacrés à l?optimisation des réseaux et 140 à leur développement. 85,5 millions seront à la charge de l?État, 97 millions à la charge des collectivités locales, le reste incombant aux concessionnaires et autres gestionnaires publics.
Comment trouver ces milliards en période de restriction budgétaire?? Irréaliste, ont jugé beaucoup d?observateurs, parmi lesquels des professionnels du transport et des parlementaires, réunis en octobre 2011 dans un séminaire organisé à Paris par l?association Transport Développement Intermodalité Environnement (TDIE). Privées de taxe professionnelle, les collectivités locales, qui ont déjà à leur charge les routes départementales et communales, ne pourront pas assumer leur part, ont-ils prévenu. Les participants au séminaire ont proposé de « prioriser » les projets du Snit, et de trouver des « financements innovants », via l?Agence de financement des infrastructures de transport (Afitf) dont les revenus proviennent de la taxe poids lourds, par exemple, la tarification auprès des usagers, ou encore les partenariats publics privés (PPP).
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) devait se prononcer sur ce schéma avant l?été 2011, mais son avis a été repoussé à février 2012. Il sera suivi par un débat au Parlement, qui risque fort de ne pas avoir lieu avant la prochaine élection présidentielle.

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