82% des jeunes diplômés trouvent un emploi... oui mais

Un an après l'obtention de leur diplôme les Bac+3 et plus sont en emploi... mais 23% évoquent un "job purement alimentaire".
Jean-Christophe Chanut
82% des jeunes diplômés sont en emploi un an après l'obtention de leur diplôme, selon l'Apec. Mais 23% de ces jeunes considèrent que leur premier poste est un "job alimentaire" qui ne correspond pas à leur aspiration.

Manifestement il se passe quelque chose de positif sur le marché du travail. Déjà, dans sa dernière de conjoncture parue en mars, l'Insee tablait sur 93.000 créations d'emplois, tous secteurs confondus, au premier semestre 2017, dont 81.000 dans le seul secteur marchand. Mercredi 19 avril, dans son enquête annuelle « Besoin de main d'œuvre des entreprises(BMO), Pôle emploi relevait que près de 2 millions de projets de recrutement étaient anticipés par les entreprises en 2017. Soit environ une hausse de 8% par rapport à 2016, ce qui représente 150.000 embauches potentielles supplémentaires. L'Acoss (Sécurité sociale) a également rendu publiques le 20 avril des statistiques positives sur les déclarations d'embauches.

12 mois après leur diplôme, 82% des Bac+3 et plus sont en emploi

C'est maintenant l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) qui publie à son tour une enquête sur l'insertion des jeunes diplômés dont les résultats sont jugés « encourageants » par son président, Jean-Marie Marx. Il s'agit d'une nouvelle étude de l'Apec qui vise à suivre la situation professionnelle des jeunes diplômés (niveau Bac+3 et au-delà) douze mois après l'obtention de leur diplôme. En l'occurrence donc, il s'agit ici de la promotion 2015. De fait, à première vue, les résultats sont plutôt encourageants, douze mois après l'acquisition de leur diplôme, les Bac +3 et plus sont 82% à être en emploi et 92% a avoir déjà occupé un premier emploi (ce qui signifie qu'ils ont soit déjà changé d'emploi, soit qu'ils sont au chômage). Dit autrement, 9 jeunes diplômés sur 10 ont réussi à décrocher un premier emploi 12 mois après la fin de leurs études.

Une rémunération médiane annuelle brute de 28.000 euros

Si l'on se concentre sur les Bac+5, Ils sont 53% à être cadres (ou fonctionnaire catégorie « A »), 18% à être agents de maitrise (ou fonctionnaire « B ») et 29% à être employés (ou fonctionnaires « C »). Par ailleurs, 55% bénéficient d'un CDI, 38% d'un CDD, 5% sont en intérim. Ils sont également 97% à se retrouver en emploi salarié, contre 2% comme indépendant ou profession libérale et 1% à être auto-entrepreneur ou chef d'entreprise. En moyenne, la durée de leur recherche d'emploi a été de 2,5 mois, ce qui est plutôt limitée, et un tiers ont trouvé leur poste en consultant les offres d'emploi.

En termes de fonctions, le « commercial, marketing » emploie 20% de ces jeunes diplômés, la « gestion, finance, administration » 17% et la fonction « Etudes et R&D » 13%. Enfin, la rémunération annuelle brute médiane atteint 28.000 euros

Bien entendu, le taux d'emploi 12 mois après l'obtention du diplôme varie en fonction de la filière suivie. Le taux d'emploi atteint 68% pour ceux qui ont fait un cursus dans les sciences fondamentales, 87% pour les sciences technologiques, 80% pour les diplômés en Droit, Economie, Gestion.

Une forte minorité de cadres touchée par la précarité

C'est donc plutôt une bonne nouvelle : les jeunes diplômés ne s'en sortent pas trop mal dans une conjoncture de l'emploi encore très convalescente. Mais attention, l'étude de l'Apec contient quelques informations qui viennent tempérer l'optimisme ambiant. D'abord, il convient de constater que parmi les Bac+5 (niveau Master 2), 8% sont toujours à la recherche d'un premier emploi et 11% sont déjà à la recherche d'un nouvel emploi. En outre, parmi ceux qui ont trouvé un premier poste et qui l'occupent toujours... 23% déclarent qu'il s'agit essentiellement d'un emploi « alimentaire »... faute de mieux.

Pis, chez les jeunes diplômés qui ont déjà connu une mobilité professionnelle, ils sont 47% à qualifier leur emploi actuel de « job alimentaire ». Il s'agit-là des jeunes qui enchaînent les « boulots » ne correspondant pas à leurs aspirations.

Y compris dans cette population donc, davantage « favorisée » que les moins diplômés, règne une forme de précarité.

*Un graphique de notre partenaire Statista.

Jean-Christophe Chanut
Commentaires 15
à écrit le 24/04/2017 à 12:53
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Si a Rome autrefois on faisait un SPQR, si Spartacus avait gagné, n'aurait-il pas sauvé Rome du principat ou du crétinisme des fausses solutions comme les Gracques, fait-on une forme de servage des jeunes générations sans respect pour la personne hum...

à écrit le 22/04/2017 à 19:22
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ont oublie vite que la pseudo embellie de l'emploi est annoncer 1 semaine avant les Elections , il faut arrêter de prendre les gents pour des bête étant donne que l'ont nous dits des betises

à écrit le 21/04/2017 à 20:43
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28000€ par an c'est pas cher payé, c'est pourquoi ma boîte recrutait des ingé pour remplacer les contremaîtres pour faire le garde chiourme mais aucune utilisation de connaissances techniques sauf manipuler excell. Heureusement leur niveau technique...

à écrit le 21/04/2017 à 18:51
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Je connais des ingénieurs dans des domaines scientifiques bien specifiques qui se retrouvent commerciaux....certes ils assument et assurent très bien mais la science est bien loin de leurs préoccupations quotidiennes...d'autres font une serie S pour ...

à écrit le 21/04/2017 à 15:15
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"12 mois après leur diplôme, 82% des Bac+3 et plus sont en emploi" Cela fait 18% de chômage? Personnellement, je ne connais AUCUNE personne de ma génération qui gagne 1800 E net; d' où cette sensation de ne pas vivre dans le même monde (et j'habite ...

à écrit le 21/04/2017 à 14:21
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si ils ne sont pas contents de leurs boulots , ils n'ont qu'a monter leurs boites ou peut être sont ils trop loin de la machine à café lol

à écrit le 21/04/2017 à 10:30
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Il y en en effet pas de quoi pavoiser. Salaire median 28 000€: autrement dit la moitie gagne meme pas 1800 €/mois net. Autrement dit, ils ont fait des etudes pour se retrouver au smic au presque... Autre info interssante de l article :"En termes d...

le 21/04/2017 à 18:38
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1800 euros pour un premier emploi, ce n'est pas si mal. Sinon il faut arrêter de raisonner grand diplôme = gros salaire. Tout dépend du secteur d'activité et du chiffre des marges auquel appartient la société ! Voilà pourquoi un tourneur/fraiseur qui...

le 23/04/2017 à 9:20
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Je suis pas sur que votre tourneur gagnera lui aussi bien plus de 1800. C est quand meme assez dramatique qu en france le travail soit si mal paye (et le cout de la vie si haut). Contrairement a ce que vous pensez 1800 e par moi c est pas enorme s il...

à écrit le 21/04/2017 à 9:16
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Il faut ajouter un mot au dictionnaire social : l'Emplesclavage pour toute activité sous rémunérée qui ne permet pas au citoyen de nourrir, soigner, éduquer sa famille dans des conditions normales ; Il convient d'ajouter au Code Pénal : l'Em...

le 21/04/2017 à 9:58
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exact d'ailleurs il faudrait rendre passible de camp tous ceux qui vont se planquer dans l'administration ou l'assistanat, au lieu de creer des boites et d'engager leurs concitoyens a des postes bien payes ( apres avoir exiger qu'on coule les boit...

à écrit le 21/04/2017 à 8:51
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D'abord, les dipômes distribués à tout le monde comme le cadeau Bonux n'ont aucune valeur intrinsèque. Ensuite, si l'ambition des jeunes consiste à trouver un boulot à vie au service de quelqu'un, cela me rappelle les serfs d'antan, et franchement je...

à écrit le 21/04/2017 à 8:48
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parceque les autres qui bossent c est pour le plaisir ....!!

à écrit le 21/04/2017 à 8:45
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Le bilan du néolibéralisme est vraiment moche et pourtant le système nous impose trois candidats purement néolibéraux. Travailler plus pour gagner moins, voilà le bien que nous veut notre oligarchie. "Mon livreur de pizza sait réparer des satelli...

le 22/04/2017 à 12:26
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@citoyen blasé: et ma concierge marocaine a eu la chance d'être régularisée par les socialistes ! Quel rapport avec le néolibéralisme dont on attend toujours que tu nous donnes la définition :-)

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