A Strasbourg, l'esquisse du programme du Docteur Macron

En meeting mardi soir à Strasbourg, le candidat putatif à l'élection présidentielle a posé son diagnostic sur l'état de la France et présenté le premier volet, démocratique et citoyen, d'un programme électoral qu'il entend limiter à une dizaine d'engagements.
Mardi soir, Emmanuel Macron est monté sur la scène du palais des congrès de Strasbourg, devant 1.200 militants et sympathisants, afin de présenter les premiers résultats de son "diagnostic" sur l'état de la France.

C'était un galop d'essai. Le premier d'une série de trois meetings consacrés à l'engagement citoyen, à la vie quotidienne des français et au "vivre ensemble", que le fondateur du mouvement "En marche !" prévoit de poursuivre le 11 octobre au Mans, puis le 18 octobre à Montpellier. Mardi soir, Emmanuel Macron est monté sur la scène du palais des congrès de Strasbourg, devant 1.200 militants et sympathisants, afin de présenter les premiers résultats de son "diagnostic" sur l'état de la France. Fort des enseignements tirés de 25.000 questionnaires-entretiens collectés dans tout le pays, l'ex-ministre de l'Economie a laissé le soin à Bruno Bonnell, entrepreneur high-tech fondateur d'Infogrames, de présenter les éléments statistiques qui alimenteront les premiers pas de sa campagne.

"Un médecin ne vous donne pas les médicaments avant de vous expliquer votre maladie", a prévenu Bruno Bonnell, applaudi par une audience attentive mais pas forcément informée de l'identité du "Monsieur Loyal" de cette soirée.

"La démarche d''En marche!', consiste à essayer d'écouter les gens, à froid. Après ce diagnostic, viendra le temps des propositions", a prévenu Bruno Bonnell.

Le rythme n'était pas parfait : trop de diapositives et de graphiques projetés sur grand écran, semblaient se plaindre les invités. Voilà pour la forme.

Pas de déclaration de candidature à la présidentielle

Sur le fond, malgré le spectre étroit des thèmes abordés, Emmanuel Macron n'a pas déçu ses militants. Point de déclaration de candidature à l'Elysée, personne ne s'y attendait ce soir. Mais des idées. Première d'entre elles : introduire la proportionnelle aux élections législatives. "Nous allons faire rentrer le FN, vraisemblablement, dans la représentation du pays", a prévenu Emmanuel Macron, "mais il faut aller vers ce risque parce qu'il est démocratique". Applaudissements dans la salle. Deuxièmement : limiter le cumul des mandats dans le temps.

"Quand la politique n'est plus une mission mais une profession, les responsables politiques ne sont plus des engagés mais peuvent devenir des intéressés", a observé l'ancien banquier d'affaires.

Proposition approuvée par les militants. Troisième projet : créer une commission de citoyens, tirés au sort, chargés d'auditionner annuellement le chef de l'Etat et de vérifier la conformité de ses actes avec ses engagements. La commission serait assistée par le Conseil d'Etat, "dont c'est la mission". L'idée qui pourrait se rapprocher d'une mise sous tutelle du président de la République a convaincu, sous les bravos.

Au fil de son intervention d'une soixantaine de minutes, Emmanuel Macron a égrené quelques autres propositions, volontairement imprécises, sur la responsabilisation accrue des élus locaux au terme d'une nouvelle étape de la décentralisation ou sur la privatisation de certaines activités publiques.

Des  listes paneuropéennes, sur une idée de Daniel Cohn-Bendit

A Strasbourg, à quelques centaines de mètres du bâtiment où le parlement européen tient session cette semaine, il n'a pu s'empêcher d'évoquer le désamour de la population française pour les institutions de l'UE, proposant de réformer les règles de la représentativité européenne.

Reprenant une idée émise par Daniel Cohn-Bendit, Emmanuel Macron voudrait consacrer le quota des futurs ex-députés britanniques à la création d'un "vrai contingent de députés européens, élus sur des listes paneuropéennes". Aucun élu européen n'était présent dans la salle du meeting pour réagir à ces propos.

Des élus locaux pas très présents

Les élus locaux n'ont pas, non plus, fait le déplacement en masse. En milieu d'après-midi, Roland Ries, maire (PS) de Strasbourg avait prévu d'accompagner le fondateur d'"En marche" pour une déambulation dans les rues de la ville, à la rencontre de ses habitants. Le projet a tourné court, bloqué par une centaine de journalistes tournant autour du candidat putatif à la prochaine élection présidentielle.

Présent et bien en vue lors de la toute première soirée de présentation d'"En marche !", le 12 juillet à la Mutualité à Paris, Roland Ries s'est abstenu cette fois d'afficher un soutien trop marqué à celui qui semble être son candidat préféré. Alain Fontanel, premier adjoint au maire et secrétaire national aux fédérations et aux sections du PS, s'est présenté modestement comme adjoint à la culture quand il a fait visiter le Shadock, bâtiment totem de la communauté French Tech à Strasbourg, à l'ex-ministre dont la pré-campagne embarrasse manifestement le PS en Alsace.

A l'UDI aussi, les élus locaux semblent un peu gênés. "Il y a du bon dans les propositions de Macron", s'est enthousiasmée Pascale Jurdant-Pfeiffer, conseillère départementale du Bas-Rhin et élue municipale dans l'opposition à Strasbourg. "Jean-Christophe Lagarde, notre président, a tendu la main à Macron. J'aurais été gênée si des élus du PS étaient venus en masse ce soir à ce meeting", a-t-elle reconnu. "Les Républicains", dont Emmanuel Macron a moqué le processus des primaires, étaient évidemment absents. Le décloisonnement entre la gauche, le centre et la droite préconisé par Emmanuel Macron n'a pas encore franchi le barrage des clans politiques provinciaux.

Par Olivier Mirguet, journaliste correspondant Grand-Est

Commentaires 14
à écrit le 06/10/2016 à 11:22
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MACRON EST UN LEUR POLITIQUE? PENDANT QUE LES MEDIATS PARLE DES CES IDEES ? LES AUTRES CANDIDATS NE PARLENT QUE POUR L ABATRE? IL N A PAS D ARGENT PAS DE PARTIS DONC IL VAS DISPARETRE DES MEDIAS QU EN LA VRAIS CAMPAGNE ELECTORALE VAS REELLEMENT COMME...

à écrit le 06/10/2016 à 8:16
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S agit il d un poisson pilote ?beaucoup de bla bla pour rien gonflé par les médias !! on sent déjà qui est derrière ce monsieur !!!j attends avec impatience ses propositions pour le pays !!!!

à écrit le 05/10/2016 à 17:33
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Vérifier vos sources,Messieurs les journalistes. M.BONNELL Bruno est un bonimenteur ,qui dans les années 1990,à la tête d'une société de jeux électroniques à LYON, se voulait rivaliser avec ATARI,un pionner . Résultat ,un dépôt d'activité. Alors s...

à écrit le 05/10/2016 à 14:12
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Trop vague, on sent qu'il n'ose pas nommer les mesures concretes qui redresseraient le pays mais demandent de la sueur : supprimer les 35H, epurer le droit du travail de toutes les regles anti-entreprise, ouvrir la secu a la concurrence, rendre facul...

le 05/10/2016 à 14:45
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On peut aussi rétablir l'esclavage.

le 05/10/2016 à 16:05
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bonjour, Comparons notre chômage à nos voisins, souvent cités en exemple, la GB et l’Allemagne avec comme comparatif les ressources. Pour avoir été souvent à Londres les « petits » boulots sont légion et payés de quelques Livres mensuelles pour ce ...

le 06/10/2016 à 14:32
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"mais demandent de la sueur ": J'espere que tu va montrer l'exemple

à écrit le 05/10/2016 à 13:06
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Emmanuel Macron devrait aborder le role de l'énergie dans le développement de l'économie. Nous ne sommes plus au Moyen age, ni au temps de Marx. Il faudrait qu'il se rapproche de NKM pour aborder cette question. Mais qui le lui dira? L'objectif est d...

le 05/10/2016 à 13:55
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LOL une taxe sur l'énergie et vous croyez ça va résoudre tout ça ? C'est beau de rever...Et c'est quoi concrètement une taxe sur l'énergie ? L'état taxe déjà à fond l'essence, le gaz, le pétrole, l'électricité etc...Vous voulez taxer encore plus ? C'...

le 06/10/2016 à 7:40
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L'objectif n'est pas de taxer l'énergie, mais de résoudre le problème du chomage en réduisant le cout du travail. La contrepartie est l'augmentation du prix de l'énergie et cette augmentation est favorable à la protection du climat. Et en plus, elle ...

à écrit le 05/10/2016 à 11:57
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pour commence oui barbant la réunion mensuelle des graphiques des courbes pour montrer tout ce que le monde sait. La fonctionnarisation de la classe politique facile à dénoncer mais que fera t il dans 20 ans comme les autres toujours en poste politiq...

à écrit le 05/10/2016 à 11:05
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Macron, un crash annoncé. Et tant mieux ! En appeler à la démocratie, "Démocratie ! Démocratie !", lui qui n'a jamais été élu et n'a réussi à faire passer ses Lois que par des coups de force gouvernementaux (Loi Macron, Loi Travail, toutes deux pa...

à écrit le 05/10/2016 à 9:16
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Macron le candidat des banquiers qui décidément semblent avoir de l'argent à jeter par les fenêtres, en ces temps de crise endémique c'est plutôt surprenant. Elles feraient mieux d'assurer leurs arrières plutôt.

le 06/10/2016 à 7:57
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Pour la caution c'est le peuple qui paiera comme d'hab !!!!

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