Bruxelles, l'incontournable étape des candidats à la présidentielle

Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron, Alain Juppé, Nathalie Kosciusko-Morizet, entre autres, ont récemment fait le déplacement à Bruxelles pour obtenir le soutien financier des expatriés français.
Fabien Piliu
Comme Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé avant lui, entre autres, Emmanuel Macron s'est récemment rendu à Bruxelles pour récolter des fonds afin de financer la campagne de son micro-parti, "En marche"

Mercredi 19 octobre. Emmanuel Macron, entre deux meetings, a pris le Thalys direction Bruxelles. Pour déguster quelques choux, des anguilles au vert, des gueuzes-lambic ou pour visiter le musée du cacao ? Peut-être. Mais l'objet principal de son déplacement était autre. Après avoir participé à une levée de fonds à Londres en septembre - le montant de la collecte se serait élevé à 12 millions d'euros - l'ancien ministre de l'Economie de François Hollande qui est aujourd'hui à la tête de son micro-parti « En marche » a passé la soirée à Uccle, limitrophe de la capitale belge. Une de ses 19 communes, ultra chic, qui est à Bruxelles ce que Neuilly-sur-Seine est à Paris. Preuve de cette proximité, les deux villes sont jumelées...

A l'initiative de Marc Grosman, Français établi à Bruxelles et qui est l'un des fondateurs de la marque de vêtements Celio, Emmanuel Macron a participé à un dîner dont il était l'invité vedette. A l'issue de ce dîner, les participants pouvaient verser leur écot afin de participer au financement de la campagne d'Emmanuel Macron. En clair, ce dîner était en fait une levée de fonds. Chacun d'entre eux pouvait « participer » à hauteur de 7.500 euros, comme le prévoit la loi française. De ticket d'entrée, il n'y eu point. La vingtaine d'invités belges et français conviée par Marc Grosman pouvait faire un geste. Ou pas.

Emmanuel Macron dans les pas de ses aînés

Emmanuel Macron n'a pas innové, n'en déplaise à ceux qui voient en lui le symbole ultime de l'innovation dans le domaine politique. En se rendant à Bruxelles, l'ancien banquier a simplement marché dans les pas de ces aînés.

En effet, Nicolas Sarkozy était venu à Uccle en février. Alain Juppé y avait fait le déplacement en mai, à l'invitation de Boris Dilliès, l'échevin ucclois. Cité par le quotidien belge L'Echo, celui-ci avait déclaré que cet événement organisé au Cercle de Lorraine " avait bien fonctionné et oui, il avait quelques gros poissons ". Comprenez quelques gros donateurs. NKM s'y était rendu cet été. Elle est revenue en Belgique, le 20 octobre. A Uccle ? Non, à Woluwe-Saint-Pierre, l'autre commune très bourgeoise de Bruxelles.

Dernière preuve que la capitale belge est décidément dans le viseur des états-majors de campagne, Eric Woerth, le secrétaire général des Républicains et ancien ministre des Finances y était également le 19 octobre.

Uccle est plébiscitée

Les candidats à la présidentielle de 2017 ne se rendent pas à à Uccle par hasard. Elle arrive en tête du classement des communes les plus " françaises " avec 8.715 ressortissants sur les listes consulaires, suivie par Ixelles (8.163 personnes), Bruxelles-ville (5.472), Schaerbeek (3.498), Saint-Gilles (3.414) et Etterbeek (2.982) selon le Consulat général de France à Bruxelles. Toujours selon le Consulat, 55 % des Français résident au centre du pays, c'est-à-dire à Bruxelles ou dans les deux Brabants flamand et wallon.

Combien de Français vivent en Belgique ?

Selon Eurostat, au 1er janvier 2016, 160.000 Français résidaient en Belgique. Le Consulat fait une estimation un peu plus basse. Au total, 120.000 Français étaient enregistrés pour l'année 2015. Précisément, 22% des inscrits ont une double nationalité et 55.000 Français y sont établis depuis plus de dix ans, ce qui fait de la Belgique le pays préféré des Français pour l'expatriation après la Suisse, les États-Unis et le Royaume-Uni.

Ces chiffres pourraient être sous-estimés, l'inscription au consulat étant facultative. « Les ressortissants français en Belgique constituent l'une des plus importantes communautés françaises dans le monde: on l'évalue en effet à quelque 250.000 personnes, résidant majoritairement dans la circonscription consulaire de Bruxelles », précise le ministère des Affaires étrangères sur son site Internet. Selon le quai d'Orsay, la communauté française occupe le second rang des communautés étrangères en Belgique, seulement devancée par les Italiens.

Entre 2006 et 2013, le nombre de personnes nées en France partant pour l'étranger a progressé de 5,2% par an en moyenne selon l'Insee. En 2013, près de 197.000 personnes nées en France ont quitté le territoire, soit 59.000 de plus qu'au cours de l'année 2006, vraisemblablement en raison du choc fiscal appliquée aux revenus les plus élevées et symbolisé par la taxe à 75% sur les revenus supérieurs à 1 million d'euros qui a cessé d'exister en 2015 . Parallèlement, toujours selon l'Insee, les retours des personnes nées en France sont stables, autour de 78.000 personnes. Résultat, le solde migratoire des personnes nées en France est passé de - 60.000 en 2006 à - 120.000 en 2013.

Fabien Piliu
Commentaires 2
à écrit le 09/11/2016 à 13:35
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il ne vont a bruxelles pas pour les informer de changement en cas de victoire mais pour preter allegance donc ceux qui se rendent a bruxelles doivent etre discalifier d'office une nation doit etre gouverne par les peuples et non par la thecnocrati...

à écrit le 09/11/2016 à 9:07
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On va charmer les évadés fiscaux, c'est mignon.

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