Bâtiment : une hausse de trésorerie contrebalancée par des baisses de commandes et de RH

Selon une étude de l'Insee parue ce 24 avril 2018, les chefs d'entreprise du bâtiment se satisfont de la stabilité des affaires, mais les carnets de commandes se remplissent moins vite et les difficultés de recrutement persistent.
César Armand
Le climat des affaires se stabilise depuis le début de l'année 2018.

« Leur optimisme s'affirme pour les prochains mois : le solde d'opinion sur l'activité prévue augmente de nouveau, excédant davantage son niveau moyen. » D'après une enquête mensuelle de conjoncture dans l'industrie du bâtiment, réalisée par l'Insee et dévoilée le 24 avril 2018, les chefs d'entreprise du secteur voient leur avenir avec davantage de confiance (15 % en soldes d'opinion contre 12% en mars).
Dans le même temps, ces entrepreneurs sont moins nombreux à avoir connu une augmentation de leurs travaux (14% contre 9% en mars) de même que par rapport au début de l'année, ils se disent moins confiants sur leurs perspectives générales de développement (18 % contre 22 % en janvier).

Des carnets de commande qui se réduisent


Après avoir augmenté leurs effectifs de façon continue depuis début février (de - 5% à 0% en mars de soldes d'opinion), les professionnels du BTP ont poursuivi cette hausse en avril, atteignant les 3 %. En revanche, au regard des prévisions d'activité, le pourcentage d'effectifs prévus passe ce mois-ci de 13% à 11 % de soldes d'opinion.
En effet, les carnets de commande se remplissent moins vite qu'espéré. S'ils continuent à donner du travail à leurs employés pour, en moyenne, sept mois contre 7,2% en janvier, 7,4% en février et 7,3% en mars, les chefs d'entreprise du secteur continuent à redouter la conjoncture : -17 % en soldes d'opinion, confirmant la baisse amorcée depuis février avec - 14 %.

Les difficultés de recrutement à un niveau record

Un paradoxe est également soulevé par cette étude. Le taux d'utilisation des capacités de production se maintient à un très haut niveau et augmente même entre mars et avril (de 89,1% à 89,5 % de soldes d'opinion), mais les entrepreneurs signalent, par rapport au mois dernier, une légère hausse des goulots de production (33 % contre 32 %) notamment due à l'insuffisance de personnel (12,5 % contre 11,3% en février et 12,3% en mars).
C'est d'ailleurs là que le bât blesse : les difficultés de recrutement se poursuivent, atteignant un solde d'opinion de 67 %.

« La part des entrepreneurs rencontrant des difficultés de recrutement s'accroît continûment depuis octobre 2016. Elle augmente de nouveau nettement en avril 2018 et atteint son niveau le plus élevé depuis janvier 2009 », relève l'Insee.

Une trésorerie qui s'améliore et des prix qui vont augmenter

Enfin, grâce à un climat des affaires qui se stabilise depuis le début de l'année, les professionnels du BTP sont plus nombreux à vivre une amélioration de leur trésorerie (-12 % contre - 8 % en janvier), notamment grâce aux délais de paiement de clients qui se réduisent (27 % contre 30% début 2018). Dans leur majorité, ils annoncent également qu'ils vont augmenter leurs prix au deuxième trimestre 2018 (5 % contre 3% en février et 4 % en mars).
A contrario, dans l'industrie en général, toujours selon l'Insee, les chefs d'entreprises interrogés se disent « moins optimistes sur la demande globale et étrangère prévue pour les trois prochains mois », là encore du fait de l'épineuse question des ressources humaines.

César Armand
Commentaire 1
à écrit le 24/04/2018 à 15:28
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Les budgets des communes sans cesse en baisse ne peuvent que restreindre les marchés publics convoités par les entreprises du BTP. Déjà que le milieu est sensible à la corruption cela ne peut que l'accentuer.

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