La ministre du Travail Myriam El-Khomri, "à l'issue d'une analyse longue et minutieuse des faits survenus le 5 octobre 2015", a décidé de valider le licenciement d'un délégué CGT d'Air France, accusé d'avoir participé, à l'époque, à l'épisode de la "chemise arrachée" du DRH de la compagnie aérienne, dont l'image avait fait le tour du monde.
Le communiqué publié lundi par le ministère du Travail précise en outre que "la faute reprochée est d'une gravité suffisante pour justifier le licenciement du salarié protégé". En janvier 2016, l'Inspection du travail avait refusé de valider le renvoi du salarié.
La direction d'Air France avait alors formé un recours auprès du ministère du Travail, qui a fini par trancher en sa faveur. Le délégué CGT peut encore faire appel de la décision devant le tribunal administratif. Outre le représentant syndical, quatre autre salariés accusés des mêmes faits, non protégés, avaient déjà été licenciés.
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Procès en septembre
Le procès de ces cinq salariés poursuivis pour "violences en réunion" ouvert en mai, a été reporté aux 27 et 28 septembre. Les cinq prévenus sont accusés de s'en être pris physiquement à des vigiles et à deux responsables d'Air France, dont le DRH, au moment d'une réunion du comité central d'entreprise. Celle-ci se tenait suite à l'annonce d'un plan de restructuration de la compagnie menaçant près de 3.000 emplois.
Le premier ministre Manuel Valls avait à l'époque qualifié les fauteurs de troubles de "voyous", ce qui avait suscité un débat sur la légitimité du recours à la violence physique face à la "violence" d'un plan social.
Attitude "revancharde"
La CGT n'a pas tardé à réagir à la décision du ministère du Travail. Interrogé par l'AFP, Philippe Martinez, son leader, a marqué son opposition : "On ne laissera pas cette décision en l'état", a-t-il averti, dénonçant une "attitude revancharde par rapport au mouvement social que nous connaissons", en référence à la bataille que mène la CGT contre la loi Travail, récemment validée par le Conseil constitutionnel.
(Avec AFP)