Contre la loi Touraine, une journée de santé "morte" est lancée par les syndicats

L'ensemble des syndicats de médecins libéraux appelle à la fermeture des cabinets médicaux, ce vendredi, pour protester contre la loi santé. Le projet sera examiné en deuxième lecture à l'Assemblée nationale dans trois jours.
"Toutes les dispositions nécessaires" ont été prises "pour que chaque patient puisse être pris en charge dans de bonnes conditions", promet le ministère de la Santé.

Un "vendredi noir". Les médecins, dentistes ou encore infirmiers libéraux sont invités ce 13 novembre à fermer leurs cabinets. L'ensemble des syndicats de médecins libéraux (CSMF, MG France, FMF, SML, Bloc) ont fait front commun avant le retour lundi du projet de loi de la ministre de la Santé Marisol Touraine à l'Assemblée nationale, où il sera examiné en deuxième lecture. Ils mènent une nouvelle charge contre le projet de loi santé et le tiers payant généralisé. Ils ont été rejoints depuis par SOS Médecins et d'autres professions. Ces organisations bénéficient aussi du soutien de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP).

"Le mouvement du 13 sera extrêmement suivi"

Avec la mobilisation des chirurgiens, des opérations seront déprogrammées dans les établissements privés, tandis que les urgences pourront être transférées vers l'hôpital public. Des grèves des gardes sont également à prévoir ce week-end et au-delà. Également, des rassemblements ou des opérations escargot seront organisés à Paris et en région, avant une manifestation lundi à proximité de l'Assemblée nationale.

"Le mouvement du 13 sera extrêmement suivi", promet Jean-Paul Ortiz, le président de la CSMF, avec des villes ou régions plus touchées que d'autres, selon Lamine Gharbi, le président de la FHP, notamment Toulouse, Lyon ou Grenoble.

"Toutes les dispositions nécessaires" ont été prises "pour que chaque patient puisse être pris en charge dans de bonnes conditions", assure de son côté le ministère de la Santé, les agences régionales de santé pouvant réquisitionner des praticiens.

 La mainmise de l'Etats sur la médecin libérale est crainte

Le SML redoute la mainmise de l'Etat sur la médecine libérale, la mise en place d'une médecine "sur-administrée" et éloignée de la réalité du terrain, des préoccupations des patients et des professionnels.

le syndicat réclame la réécriture pure et simple de l'alinéa 5 de l'article 1 du projet de texte qui accorde au seul Etat la responsabilité dans le domaine de la santé publique et que soit également mentionnée la responsabilité des professionnels de santé.

La montée en puissance des Autorités régionales de santés (ARS), qui sont le bras armé de l'Etat dans les territoires, est également redoutée. Le syndicat craint que les ARS n'accordent des subventions qu'aux seuls professionnels conciliants. Ceux qui accepteront d'intégrer les « communautés professionnelles territoriales de santé », par exemple.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 13/11/2015 à 14:09
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Alors qu'il était tellement SIMPLE d'obliger les milliers de "mutuelles" à avoir un fond de trésorerie qui versait à ces pauvres médecins ce qui leur est dû directement par informatique. Par contre, la fin du secret médical, là, cela PEUT faire une r...

à écrit le 13/11/2015 à 10:42
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La lente dévalorisation d'une profession :du notable vers un fonctionnaire niveau B de l'état ,et ils doivent dire merci . Bac +8 pour gagner moins qu'un plombier ,l'évolution est intéressante car quel est l'intérêt de devenir médecin sans la reconn...

le 13/11/2015 à 14:12
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"Bac +8 pour gagner moins qu'un plombier" Pardon..?? Là, faut arrêter de délirer, 5 minutes. Merci. Sinon, en Russie Bolchévique (et non soviétique oligarque occidental), un Médecin ou un Ingénieur gagnait 2 smic et était heureux.

à écrit le 13/11/2015 à 10:15
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Je ne suis pas pour le tout "gratuit" ou du moins, ce qui en donne l'impression. Cela engendre des usagers/consommateurs. Il y a déresponsabilisation. De ce fait, de plus en plus sont irresponsables et abusent puisque pour eux, c'est gratuit. Alors q...

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