Début d'année poussif pour l'économie française

Le PIB a progressé de 0,3% au premier trimestre 2017, soit 0,2 point de moins qu'au quatrième trimestre 2016. La consommation des ménages, qui reste le principal moteur de la croissance, a très nettement décéléré.
Fabien Piliu
La consommation des ménages, le principal moteur de la croissance française, a nettement reculé entre le quatrième trimestre 2016 et et le premier trimestre 2017.

Quand les Français jouent les fourmis, la croissance patine. Un nouveau proverbe ? Sans vouloir paraphraser et offenser Jean de La Fontaine, force est de constater que la relation entre ces deux éléments est forte. Si la consommation va, tout va.... En revanche, si les Français hésitent à ouvrir en grand leur porte-monnaie, il faut un miracle pour que la croissance accélère.

Or, ce miracle ne s'est pas produit au premier trimestre. le PIB n'a progressé que de 0,3% au premier trimestre. C'est 0,2 point de moins qu'au trimestre précédent. " La production totale de biens et services ralentit au premier trimestre 2017 (+0,3 % après +0,6 %). Elle se replie nettement dans les biens (−0,6 % après +1,0 %) tandis qu'elle croît quasiment au même rythme qu'au trimestre précédent dans les services (+0,6 % après +0,5 %) ", indique l'Insee.

Certes, l'investissement des entreprises a fait un bond de 0,3 point au premier trimestre, progressant de 0,9%. Mais parce qu'il ne représente que 23% de la consommation des ménages et 12% du PIB, cette hausse ne peut compenser la décélération de la consommation des ménages. Celle-ci n'a augmenté que de 0,1% entre janvier et mars, soit 0,5 point de moins qu'au trimestre précédent. Le commerce extérieur restant en berne - les exportations se s'étant repliées de 0,7%, le solde extérieur a retiré 0,7 point à la croissance, seule la variation des stocks permet réellement au PIB de progresser..

Et ensuite ?

La dynamique entrevue en fin d'année s'essouffle donc un peu. Pour mémoire, le PIB avait progressé de 0,5% au quatrième trimestre 2016, permettant à la France d'afficher une croissance annuelle de 1,1%, bien loin de l'objectif de 1,5% fixé initialement par Bercy.

Que nous réserve le deuxième trimestre ? Les récents indicateurs sont assez rassurants, mais rien ne permet réellement d'affirmer que la croissance accélérera au cours des prochains trimestres. L'attentisme lié aux élections - présidentielle et législatives - peut-il disparaître ? Tout dépendra du résultat.

L'investissement peut-il prendre le relais de la consommation des ménages ? On l'a vu, compte tenu du poids respectif dans la croissance de ces deux éléments, c'est impossible. Par ailleurs, il faut bien avoir à l'esprit que la hausse de l'investissement observée entre janvier et mars trouve probablement son origine dans le fait que les chefs d'entreprises ont anticipé la suppression de la mesure de suramortissement toute récente. Certains investissements ont certainement dû être anticipé pour profiter de ce coup de pouce du gouvernement. Quant au commerce extérieur, rien ne permet d'envisager son redressement à court terme. Tant que la compétitivité prix et hors-prix du made in France ne se redressera pas, tant que la France ne pourra compter que 120.000 entreprises exportatrices, le commerce extérieur pèsera sur la croissance.

Des emplois à faibles revenus

Dans le domaine de l'emploi, les chiffres récents n'invitent pas à l'optimisme. "L'emploi marchand progresse, ce qui est positif pour la consommation. Toutefois, si la croissance est riche en emplois, elle est également pauvre en revenus. Les emplois créés le sont en effet en très grande majorité dans les secteurs à faible niveau relatif de salaire ", complète Denis Ferrand au COE-Rexecode qui, compte tenu des difficultés de l'économie française à être plus compétitive, estime que "son potentiel de croissance s'est affaibli jusqu'à ne plus ressortir qu'à environ 1 %".

La France est donc toujours menacée par la croissance molle ? Certains économistes sont plus optimistes que d'autres. C'est le cas de François Cabau chez Barclays qui vise une progression de l'activité comprise entre 1,5% et 1,8%. "Les éléments qui ont pesé que la croissance au premier trimestre ne sont que temporaires", estime l'économiste.

Fabien Piliu
Commentaires 6
à écrit le 01/05/2017 à 11:10
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Les années de présidentielles sont toujours mauvaises pour les affaires, chaque réseau attendant de voir comment et avec qui il va pouvoir agir. ET comme ce sont des centaine de milliards en jeu cela paralyse une partie de l'économie qui n'en avait d...

à écrit le 29/04/2017 à 10:29
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Il faut appliquer la note n°6 du CAE. Qui arrivera à le comprendre?

à écrit le 28/04/2017 à 15:40
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Poussif depuis 5 ans malheureusement.....

le 01/05/2017 à 11:08
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à (mauvais) observateur: La croissance ça fait plus de 20 ans qu'elle est en berne, faut arrêter les obsessions ça ne nous fait pas avancer et encore moins celui qui est touché. Du coup vu que hollande après avoir fait la sale besogne de l'ol...

à écrit le 28/04/2017 à 15:35
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Quand on voit les routes et autoroutes hyper chargées, les restaurants prit d'assaut, tous les corps de métiers débordés, le titre de cet article est surement erroné.

à écrit le 28/04/2017 à 13:51
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Et Macron, ministre des finances de Hollande n'a rien avoir avec le bilan de Hollande ?

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