Des grèves moins nombreuses mais plus virulentes en France

En 2013, la part d'entreprises ayant connu une grève était à son plus bas depuis 2008. Toutefois, le nombre de jours de grève pour 1000 salariés est passé de 60 à 79 jours en un an.
Parmi les grèves marquantes de l'année 2013, celle survenue dans les raffineries de Total.

Depuis 2002, la décrue du nombre de journées de grèves s'est accentuée. Ainsi, en 2013, seul 1,2% des entreprises du secteur privé et comportant plus de 10 salariés ont connu au moins une grève ou un débrayage, tous secteurs confondus, explique la Dares dans un rapport publié mardi 22 décembre. Une proportion en baisse par rapport à 2012 (1,3%), et loin des proportions de 2010 où 3,3% des entreprises avaient lancé un mouvement.

"La part d'entreprises ayant connu une grève se maintient à son niveau le plus faible depuis le début de la dégradation du contexte économique en 2008", juge l'institution.

Les grèves ont toutefois été plus longues "et/ou ont concerné plus de salariés". Le nombre journées individuelles non travaillées passe de 60 jours en 2012 à 79 en 2013 pour 1000 salariés. Pour les seules entreprises ayant connu au moins une grève, il passe de 250 à 322 jours.

L'industrie et les transports, secteur les plus marqués

Les secteurs les plus marqués par les grèves en 2013 ont été l'industrie et les transports, avec un taux similaire de 2,9% d'entreprises concernées, en progression de +0,3 point par rapport à 2012. Les entreprises industrielles de fabrication de matériels de transport, notamment automobile, où le taux de grèves avait décru en 2012, restent de loin en 2013 celles qui ont connu le plus de grèves : 13,7% (+ 5 pts).

Parmi les grèves marquantes qui sont survenues cette année-là, on peut évoquer celle des cheminots contre la réforme ferroviaire ou celle survenue dans les raffineries de Total qui a duré près de deux semaines.

La rémunération, première cause de grève

Les salaires demeurent la cause la plus récurrente de grève, elles concernent 45% des entreprises ayant connu au moins un mouvement social. L'emploi en est, lui, le deuxième motif avec une progression dans tous les secteurs, souligne la Dares. Enfin, les conditions de travail ne sont invoquées que dans 15% des conflits, quand le temps de travail est cité par une entreprise sur dix ayant enregistré des arrêts de travail.

A noter que près de la moitié (47%) des entreprises concernées par des grèves l'ont été dans le cadre de conflits nationaux et interprofessionnels, selon la Dares. L'institution rappelle que la CGT, FO, Solidaires et FSU avaient appelé début 2013 à trois journées d'action contre l'Accord national sur la sécurisation de l'emploi signé par le patronat et trois autres syndicats (CFDT, CFTC et CFE-CGC).

Commentaires 4
à écrit le 23/12/2015 à 10:32
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Les gens oscillent entre rage et résignation, et pas seulement les salariés. Les citoyens sont exaspérés par les violences symboliques que leur fait subir l'état. Ils votent non au referendum de 2005, eux ans plus tard,ils sont trahis. Des mill...

à écrit le 22/12/2015 à 21:36
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C'est pénible, ces smicards qui ne veulent pas se retrouver au chômage. Pourtant, le chômage, c'est bien. Ils n'ont qu'à se faire rentier, comme tout le monde.

à écrit le 22/12/2015 à 20:28
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Des grèves moins nombreuses mais plus virulentes Une grève efficace est une grève qui peut durer, dans le calme déterminé le tempo idéal c'est au mois de mai juin, lorsqu'il fait bon dehors, et que les grévistes sont en situation de réserves én...

à écrit le 22/12/2015 à 16:58
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il faut s'attendre à de plus en plus de radicalisation dans les conflits ,l'exaspération est là ,nous en avons eu un début d'illustration lors des dernières élections ;il est grand temps de changer de république sinon ce sera plus douloureux

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