Egalité hommes-femmes : "Avec la contrainte on avance plus vite" (Elisabeth Moreno)

La ministre déléguée à l'Égalité femmes-hommes, à la Diversité et à l'Égalité des chances a répété son soutien à l'instauration de quotas dans les comités exécutifs ou de direction des entreprises.
L'index de l'égalité professionnelle, lancé par le gouvernement en 2018, et dont une nouvelle édition doit être publiée lundi, montre d'ailleurs une évolution positive en matière salariale, a affirmé Elisabeth Moreno, sans toutefois en révéler les contenus.
L'"index de l'égalité professionnelle", lancé par le gouvernement en 2018, et dont une nouvelle édition doit être publiée lundi, montre d'ailleurs une évolution positive en matière salariale, a affirmé Elisabeth Moreno, sans toutefois en révéler les contenus. (Crédits : Presse)

En France, les femmes représentent 52% de la population française, mais le pays ne profite pas de ces talents. C'est le regret exprimé dimanche par la ministre déléguée à l'Égalité femmes-hommes, à la Diversité et à l'Égalité des chances, Elisabeth Moreno, invitée de l'émission Le grand Jury de RTL.

"En 2019, douze entreprises du CAC40 n'avaient aucune femme dans leurs Comex, et neuf entreprises avaient moins de 10% de femmes parmi les dix plus gros salaires", a-t-elle révélé, tout en refusant de les nommer avant de vérifier si ces chiffres restent d'actualité et de discuter avec elles.

Pour briser ce plafond de verre, la ministre a affirmé approuver l'instauration de quotas dans les comités exécutifs ou de direction des entreprises, récemment suggérée par le Haut Conseil à l'égalité, et qui devrait faire l'objet prochainement d'une proposition de loi soutenue par le gouvernement.

"Je suis favorables à toutes les mesures qui vont démultiplier le nombre de femmes (...) dans toutes les sphères décisionnelles de l'entreprise", a-t-elle résumé.

L'utilité de "sanctions fortes"

La Loi relative à la représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des conseils d'administration et de surveillance, dite "loi Copé-Zimmerman", adoptée en 2011, qui a imposé 40% de femmes dans les conseils d'administration des grandes et moyennes entreprises, a permis de passer d'un taux de moins de 10% en 2009 à plus de 45% aujourd'hui, a rappelé la ministre.

"Pourquoi ça a fonctionné? Parce qu'il y avait de sanctions fortes", a souligné Elisabeth Moreno.

"La loi Copé-Zimmerman a montré qu'avec la contrainte, on avançait plus vite", a-t-elle analysé, en rappelant que selon la 15ème édition du Global Gender Gap Report 2020 du Forum Economique Mondial, il faudrait attendre 257 ans au niveau planétaire et 54 ans en Europe pour atteindre l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.

Sans compter que dans un pays où les femmes sont aussi bien éduquées que les hommes, la discrimination positive est aussi moyen de "reconnaître la méritocratie", voire un enjeu de compétitivité pour les entreprises, a ajouté Elisabeth Moreno. Les grandes écoles d'ailleurs bénéficieraient aussi de l'instauration de quotas dans leurs jurys de sélection, pour qu'il y ait plus d'égalité dans le recrutement, estime la ministre.

La nécessité d'une évolution culturelle

L'"index de l'égalité professionnelle", lancé par le gouvernement en 2018, et dont une nouvelle édition doit être publiée lundi, montre d'ailleurs une évolution positive en matière salariale, a affirmé Elisabeth Moreno, sans toutefois en révéler les contenus. En 2018, sur les 1.000 entreprises analysées, environ 15% n'atteignaient pas la note de 75/100 en deçà de laquelle elles doivent prendre des mesures pour corriger les écarts de salaires, sous peine de se voir infliger une sanction financière dans les trois ans à venir.

"On est à 4% maintenant", a affirmé Elisabeth Moreno.

La transparence sur ces chiffres s'est également améliorée, a-t-elle observé.

La ministre a toutefois également insisté sur la nécessité d'accompagner les mesures contraignantes d'une évolution culturelle, pour permettre "d'apprendre l'égalité dès le berceau". Elle a notamment salué le doublement du congé paternité qui doit entrer en vigueur le 1er juillet, de 14 à 28 jours. Convaincue "à titre personnel" qu'il faudrait même l'allonger davantage, elle a toutefois rappelé la réticence face à une telle avancée de nombreuses entreprises, en insistant sur la nécessité de s'assurer tout d'abord que la nouvelle loi sera appliquée.

"La loi ne suffit pas" si "les mentalités évoluent trop lentement", a martelé la ministre.

Le gouvernement doit être exemplaire

Le gouvernement doit donner l'exemple, a admis Elisabeth Moreno, en déplorant que le "cabinet le plus proche d'Emmanuel Macron" compte une seule femme sur 13 membres. Elle s'est d'ailleurs dite favorable à la nomination d'une femme Premier Ministre avant la fin du quinquennat.

Mais des femmes occupent déjà des "postes stratégiques du gouvernement", et son ministère, qui vient d'obtenir une augmentation de 40% de son budget, a le soutien de l'ensemble de l'exécutif, affirme-t-elle, en rappelant:

"Il a fallu attendre 2017 pour qu'un président fasse de l'égalité entre femmes et hommes une grande cause nationale".

Lire: Égalité professionnelle : la « grande cause » inachevée d'Emmanuel Macron

Commentaires 16
à écrit le 08/03/2021 à 18:22
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Je n'aime pas trop les personnes dont une mèche de cheveux cache un œil. C'est louche! Que nous dirait cet œil droit s'il n'était pas caché? A vos psy.. prêt ? Partez !

à écrit le 08/03/2021 à 11:56
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La France décidément, ressemble de plus en plus à l'Union Soviétique. Les "élites" veulent promouvoir "l'homme nouveau" (ou éventuellement la femme nouvelle) de gré ou de force. Nous sombrons dans le totalitarisme. Mais c'est "pour notre bien". L'enf...

à écrit le 08/03/2021 à 11:51
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"Avec la contrainte on avance plus vite" C'est marrant, les dictateurs, les esclavagistes et les tyrans ont la même logique qu'Elisabeth Moreno... Avec ce genre de tirade il ne faut plus s'étonner que notre démocratie meurt chaque jour un plus. J'ai...

à écrit le 08/03/2021 à 11:13
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L'égalité est un mythe, il n'y a pas d égalité dans la nature, il y a les forts et il y a les faibles. la contrainte ne fait que compliquer l'adhésion.

à écrit le 08/03/2021 à 9:56
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Toujours cette vision dogmatique de l'avenir qui appelle des réformes au lieu d'adaptation!

à écrit le 08/03/2021 à 9:32
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Quelle différence existe t-il entre un énarque et une énarque et si la parité était ailleurs?

à écrit le 08/03/2021 à 8:41
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Si en effet il y a une justification des quotas c'est en haut de la pyramide qu'elle l'est de plus et de très loin tandis puisque sur le terrain c'est une histoire bien différente puisqu'il y aura toujours des métiers plus faits pour les autres et d'...

à écrit le 08/03/2021 à 8:30
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que les autorité montre l'exemple et respect les lois dans les droit de l'homme homme et femme sont égaux mais jamais respecter et appliquer quelque soit l'autorité( état ou entreprise )ou meme les institutions comme la justice qui peut dire ou dé...

à écrit le 07/03/2021 à 18:45
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J'ai hâte que cet article passe dans pressreader En attendant je propose que vu que les gonzesses ont une espérance de vie supérieure de 6 ans elles soient privilégiées voire même contraintes aux postes en 3*8, nocturnes, pénibles ou insalubres pour...

le 07/03/2021 à 21:20
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En 1892, une loi interdit le travail de nuit des femmes dans l'industrie.Cent ans plus tard, la loi du 9 mai 2001 lève ces restrictions, déjà au nom de l'égalité professionnelle entre hommes et femmes.

le 08/03/2021 à 4:12
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@ le lapin. Xactement, quand j'etais jeune, j'ai jamais vu une nana aux 3x8, jamais, pourtant en 77 les equipes etaient mixtes.

le 08/03/2021 à 17:34
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@matincalme "'quand j'etais jeune, j'ai jamais vu une nana aux 3x8" Par contre aujourd'hui ,on en voit plus en 4X4

à écrit le 07/03/2021 à 18:11
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Avec le virus homme ou femme égale face à la difficulté de la vie . Les femmes sont moins payées que les hommes , une triste réalité, une personne avec une même qualification perçoit moins que son collègue homme pour le même poste ou dès fois pour ...

le 08/03/2021 à 9:51
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Je suis désolé de t'apprendre que les résultats professionnels conditionnent le salaire. J'ai connus des hommes plus qualifiées que moi gagner moins car ils n'avaient pas les même performances, et aussi des femmes gagner plus que moi pour le même pos...

le 08/03/2021 à 13:12
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La compétence ne se conjugue pas avec le mot improductif : je ne connaît aucun chef d’entreprise qui paye un salaire pour l’improductivité. Les femmes ont une différence de salaire de 24% par rapport aux hommes ( c’est un fait ) J’ignore si la majo...

à écrit le 07/03/2021 à 17:31
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La seule contrainte que nous pourrions voir c'est celle sur les salaires pour atteindre le niveau du plus bas féminin!

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