Depuis mars dernier, la succession de Pierre Mongin, 60 ans, ancien PDG de l'entreprise publique, faisait l'objet de nombreuses spéculations. Moins d'un an après le renouvellement de son mandat, il avait annoncé son départ pour rejoindre GDF Suez. Si plusieurs noms ont circulé, c'est finalement Elisabeth Borne, la candidate soutenue par le gouvernement, qui prend les commandes de la RATP.
Collaboratrice de Lionel Jospin et Ségolène Royal
A 54 ans, cette polytechnicienne et ingénieure des ponts et chaussées a débuté sa carrière en intégrant le ministère de l'Equipement en 1987, puis elle rejoint deux ans plus tard, la direction régionale de l'équipement d'Ile-de-France.
En 1991, elle devient conseillère de Lionel Jospin, puis de Jack Lang au ministère de l'Education nationale. Après un passage à l'ex-Sonacotra (désormais Adoma, société publique spécialisée dans l'asile et l'insertion par le logement ), elle revient en 1997 dans les couloirs ministériels, et devient conseillère à Matignon, à nouveau de Lionel Jospin.
En 2002, elle intègre la SNCF comme directrice de la stratégie. En 2007, elle passe une petite année chez Eiffage avant de revenir dans le public, en qualité de directrice générale de l'urbanisme à la mairie de Paris. Quand Ségolène Royal intègre le gouvernement en avril 2014, c'est à Elisabeth Borne, la préfète de sa région, à qui elle confie le poste de conseillère.
La "mobilité durable" parmi les chantiers de la RATP
Elisabeth Borne prend la tête d'une entreprise qui a enregistré 5,3 milliards de chiffre d'affaires en 2014. Pourtant, de nombreux défis attendent la nouvelle présidente, comme l'extension de métro dans le cadre du grand Paris, mais aussi l'amélioration de la ligne du RER A.
Elle devra également préparer le plan Bus 2015, un réseau de cars électriques ou qui fonctionneront au gaz naturel. En revanche, les dossiers les plus délicats sont reportés. La date de l'ouverture à la concurrence pour la gestion des lignes de bus a été repoussée en 2024, en 2029 pour le tramway, et en 2039 pour les lignes de métro.
Lors de son audition en commission à l'Assemblée nationale, Mme Borne avait dit avoir l'ambition de faire de la RATP une "référence en termes de mobilité durable", ajoutant:
"Cet enjeu s'impose d'autant plus que la France, qui accueillera la conférence Paris climat en décembre prochain, se doit d'être exemplaire sur ce sujet."