Embauches des cadres : la reprise n'est pas encore là

Seule une entreprise sur deux songe à recruter un cadre au deuxième trimestre. Un niveau jugée encore faible par l'Association pour l'emploi des cadres (APEC) qui vient de publier son baromètre trimestriel.
Jean-Christophe Chanut
Selon l'Apec, seule la moitié des entreprises songe à recruter un cadre au deuxième trimestre.
Selon l'Apec, seule la moitié des entreprises songe à recruter un cadre au deuxième trimestre. (Crédits : Décideurs en région)

Malgré le léger frémissement sur la croissance, les cadres vont devoir encore patienter pour espérer (re)trouver un emploi. En effet, le léger souffle de reprise ne se traduit pas encore par une augmentation des intentions d'embauches de cadres dans l'ensemble du secteur privé, si l'on en croit la dernière enquête trimestrielle de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec).

Certes, au début du deuxième trimestre 2015, 22% des entreprises jugent que leur situation économique s'est améliorée par rapport à il y a un an, contre 18% auparavant. Toutefois pour la majorité d'entre elles (59%), c'est toujours le statu quo qui prédomine. Comme souvent, ce sont les entreprises relevant des activités informatiques qui sont les plus optimistes (32%, soit cinq points de plus en un an).


Au premier trimestre seules 54% des entreprises ont recruté au moins un cadre

Mais sur le front de l'emploi, ce n'est pas encore ça. Au premier trimestre 2015, 54% des entreprises interrogées par l'Apec ont recruté au moins un cadre, soit une légère baisse de un point par rapport au premier trimestre 2014. Autre signe pas très encourageant, le moteur des recrutements reste le remplacement de salariés partis à la retraite ou vers une autre entreprise. C'est le cas pour 46% des entreprises recruteuses. Ce qui signifie que ces sociétés n'augmentent pas leur volume de cadres, se contentant de le maintenir. Seules 27% des entreprises recrutent des cadres en raison du développement de leur activité.

Pour le deuxième trimestre 2015, à peine la moitié des entreprises envisage de recruter au moins un cadre, soit de nouveau une baisse de un point par rapport à 2014. Mais, une fois encore, les intentions varient fortement d'un secteur à l'autre.
Ainsi, dans la construction, la situation reste extrêmement morose avec 33% qui ont recruté un cadre au premier trimestre et 47% qui envisagent de le faire au deuxième trimestre, soit une baisse des intentions de six points par rapport au deuxième trimestre 2014.
Dans le commerce et les transports, ce n'est pas la joie non plus. Seules 32% des entreprises songent recruter ce trimestre, en baisse de un point sur un an. Dans la banque et assurance, certes les intentions d'embauches continuent de se situer à un niveau élevé (71%), mais elles sont tout de même en baisse de 7 points par rapport à 2014. Dans l'ingénierie et la recherche et le développement, ça va mieux, avec 85% des entreprises qui envisagent un recrutement, soit une hausse de 9 points par rapport à 2014. Dans les activités informatiques, là aussi, les prévisions de recrutements restent élevées (84%) même si elles enregistrent une baisse de 4 points en un an. Enfin, dans le médico-social, seules 39% des entreprises envisagent un recrutement, contre 51% l'année dernière à la même époque.

Les cadres commerciaux restent les plus recherchés

Mais, comme au premier trimestre, la principale raison invoquée par les entreprises qui vont recruter au deuxième trimestre reste le remplacement d'un salarié parti (45% des cas). La part des embauches liées au développement de l'activité reste stable à 31%.
Quant aux postes proposés, une fois encore, ce sont les cadres de la fonction "commercial-vente" qui gardent le vent en poupe, puisque 40% des entreprises qui songent recruter ont l'intention d'embaucher des cadres de cette fonction. Viennent ensuite les cadres de la fonction « gestion, finance, administration » (35%), "recherche et développement" (31%), « services techniques » (29%). A l'autre bout de l'échelle, les cadres de la fonction « communication, création » ne sont recherchés que par 5% des entreprises.

Et, d'une façon générale, les profils de 1 à 10 ans d'expérience restent toujours les plus recherchés, mais un petit frémissement se fait jour pour les jeunes diplômés très délaissés en 2014. Quoi qu'il en soit, il va falloir attendre encore au moins deux trimestres avant de constater un vrai redémarrage de l'emploi des cadres.

Jean-Christophe Chanut
Commentaires 4
à écrit le 23/04/2015 à 15:47
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Vous dites embauches cadres, c’est les dirigeants vicieux qu’on trouve dans certaines écoles couverts par la hiérarchie ? L’administration française est tellement incompétente qu’elle est incapable d’appliquer sa fameuse équité salariale dans la fonc...

à écrit le 23/04/2015 à 14:54
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On fait des embauches, Peut-on expliquer que le personnel de RH pour pousser les salariés au suicide dans certaines entreprises comme procédure humaine, la définition des termes ne laisse-t-elle pas à désirer ? Par exemple pour les suicides sur lieu ...

à écrit le 23/04/2015 à 14:06
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Aux organismes à subvention dits de l’emploi, des diplômés se voient proposer la distribution de pub dans les boîtes aux lettres alors qu’on refuse l’emploi adéquat. On s’entend dire qu’il faut des réseaux, il existe donc un système parallèle ? On fa...

à écrit le 23/04/2015 à 13:49
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C’est une Europe qui plombe l’emploi des jeunes et qui se prétend morale quand elle est vicieuse. Le pib par habitant stagne depuis 2008, il n’y a pas de remise en cause. L’euro faible est une escroquerie alors qu’on fait des excédents, c’est une log...

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