Les milieux économiques attendaient "un cap" et de la lisibilité, ce seront surtout une multitude de situations à appréhender chaque semaine. Le président Emmanuel Macron s'est de nouveau adressé aux Français ce mardi soir pour desserrer un peu l'étau du confinement en vigueur depuis le 30 octobre. Un allègement des contraintes qui se fera en trois étapes : le 28 novembre 2020, le 15 décembre 2020, puis le 20 janvier 2021. "Certes, nous avons freiné la circulation du virus mais il demeure très présent", a résumé Emmanuel Macron à propos de la situation sanitaire du pays.
Samedi 28 novembre : les commerces pourront rouvrir
Ce qui changera à partir du samedi 28 novembre au matin :
- Les commerces pourront rouvrir jusqu'à 21h et les services à domicile reprendre "dans le cadre d'un protocole sanitaire strict, qui a été négocié avec l'ensemble des professionnels", a précisé le chef de l'Etat. Les librairies, les disquaires, les bibliothèques et archives pourront également rouvrir leurs portes dans ces conditions.
- Les déplacements pour promenade ou activité physique en extérieur seront permis dans un rayon de 20 kilomètres et pour 3 heures.
- Les activités extra-scolaires en plein air seront à nouveau autorisées.
- "Pour les cultes, les offices seront de nouveau permis, dans la limite de 30 personnes", a détaillé le chef de l'Etat.
Ce qui ne changera pas :
- Le confinement adapté. "Il faudra continuer à rester chez soi, à télétravailler quand cela est possible, à renoncer aux réunions privées ou aux rassemblements familiaux et à tous les déplacements non nécessaires", a énuméré le président.
- Le système de l'attestation.
15 décembre : le confinement pourrait être levé
"Le 15 décembre, si nous sommes bien arrivés autour des 5.000 contaminations par jour, et environ 2.500 à 3.000 personnes en réanimation, nous pourrons alors franchir un nouveau cap", a déclaré le chef de l'exécutif dans un style marqué toujours par la prudence.
Ce qui pourrait changer, si les conditions sont réunies :
- Le confinement sera levé. "Nous pourrons nous déplacer sans autorisation, y compris entre régions, et passer Noël en famille. Il faudra, au maximum, limiter les déplacements inutiles. Souffler et se retrouver, oui, mais il ne s'agira pas, à coup sûr, de vacances de Noël comme les autres", a précisé le président.
- Les activités extrascolaires en salle, "pour l'accueil des enfants durant les fêtes", seront à nouveau autorisées, "avec des règles strictes".
- Les salles de cinéma, les théâtres, les musées pourront reprendre leur activité, toujours dans le cadre du protocole sanitaire négocié avec les professionnels.
Ce qui ne changera pas :
- "Des contraintes fortes demeureront toutefois", a fait savoir le chef de l'Etat. "Les grands rassemblements seront interdits, ainsi que tous les événements festifs dans les salles allouées", a-t-il poursuivi.
- Un couvre-feu de 21h à 7h du matin sera mis en place.
- Les bars, restaurants et discothèques resteront clos.
- Les lieux "susceptibles d'attirer un grand nombre de personnes issues de régions différentes", tels que les parcs d'attraction ou les parcs d'exposition, resteront fermés.
- Concernant les stations de ski, "une concertation a été engagée", a expliqué le président, avant d'ajouter : "il me semble impossible d'envisager une ouverture pour les fêtes". Elle pourrait avoir lieu courant janvier 2021.
- "Nous pourrons circuler librement les soirs des 24 décembre et 31 décembre pour partager ces moments en famille mais les rassemblements sur voie publique ne seront pas tolérés", a expliqué Emmanuel Macron.
20 janvier : vers de nouveaux allègements, si la situation le permet
"Il nous faut toujours une quinzaine de jours pour voir les conséquences de la modification de nos comportements. C'est autour du 20 janvier que nous pourrons prendre, si cela est possible, de nouvelles décisions d'ouverture.", a souligné le chef de l'Etat.
La limite fixée est celle de 5.000 contaminations par jour.
Ce qui pourrait changer :
- Les salles de sport et les restaurants pourront rouvrir.
- Le couvre-feu pourra être décalé.
- "Les lycées pourront être pleinement rouverts, avec la totalité des élèves présents pendant les cours. 15 jours plus tard, ce sont les universités qui pourront reprendre les cours avec, là aussi, une présence physique de tous les élèves", a précisé Emmanuel Macron.
Des points seront réalisés tous les quinze jours pour prendre, ou non, de nouvelles décisions. "Nous devons tout faire pour éviter une troisième vague et un troisième confinement", a insisté le locataire de l'Elysée.
De nouvelles aides pour les entreprises
- "En plus des dispositifs déjà existants, les restaurants, les bars, les salles de sport, les discothèques, tous les établissements qui resteront fermés administrativement, se verront verser, quelle que soit leur taille, 20% de leur chiffre d'affaires de l'année 2019 si cette option est préférable pour eux aux 10.000 euros du fonds de solidarité.", a déclaré le président.
- "Le plan « un jeune, une solution » fera l'objet de moyens accrus et j'invite tous les jeunes à se renseigner sur la plateforme prévue à cet effet", a par ailleurs renseigné Emmanuel Macron.
Des premières vaccinations dès la fin de cette année ?
Pour ce qui est des vaccinations, les premières campagnes pourraient avoir lieu dès "fin décembre, début janvier", a assuré le chef de l'Etat, "sous réserve des validations par les autorités sanitaires". Elles concerneront, d'abord, les plus fragiles, "et donc les plus âgés". Par ailleurs, Emmanuel Macron s'est dit farouchement opposé à la vaccination obligatoire.
Soigner les "conséquences psychologiques de la pandémie"
Enfin, Emmanuel Macron a expliqué qu'il avait demandé au gouvernement de "préparer une stratégie pour prendre en compte les conséquences psychologiques de la pandémie et des différents confinements", en citant, à ce sujet, "les personnes âgées, à domicile comme dans les maisons de retraite", ainsi que les "personnes en situation de handicap".