Etat d'urgence : perquisitions, assignations, dissolutions... et risque chimique

L'Assemblée nationale a adopté le projet de loi prolongeant de trois mois l'état d'urgence. En défendant le texte, Manuel Valls n'a pas exclu le risque que les terroristes puissent recourir à des armes chimiques ou bactériologiques.
Jean-Christophe Chanut
Défendant le projet de loi sur l'état d'urgence, le Premier ministre a dit "ne pas exclure" le risque d'utilisation par les terroristes "d'armes chimiques ou bactériologiques" .

Sans tarder, l'Assemblée Nationale a adopté ce 19 novembre le projet de loi prolongeant de trois mois l'état d'urgence (551 voix « pour », 6 « contre » et 1 abstention). Le Sénat sera saisi demain vendredi 20 novembre. Outre le fait de prolonger jusqu'à fin février 2016 l'état d'urgence en France, le texte élargit les possibilités d'assignations à résidence, facilite les perquisitions (notamment nocturnes) et permet la dissolution d'associations « radicales ».

C'est Manuel Valls qui est venu défendre le texte devant les députés. Dans son discours, il a souligné que :

« Ce projet de loi, c'est la réponse d'une France forte, qui ne plie pas, et qui ne pliera jamais. C'est la réponse rapide d'une démocratie, face à la barbarie. C'est la réponse efficace du droit d'un pays libre, d'une démocratie, face à une idéologie du chaos ».

Valls évoque le risque chimique ou bactériologique

Étonnamment, Manuel Valls a fait monter la pression ambiante encore d'un cran en évoquant une « guerre nouvelle » et l'« imagination macabre » des commanditaires des attentats. Il dit « ne rien exclure (...). Je le dis bien sûr avec toutes les précautions qui s'imposent mais nous savons et nous l'avons à l'esprit. Il peut y avoir aussi le risque d'armes chimiques ou bactériologiques ».

D'ailleurs, le gouvernement a autorisé en urgence, dans un arrêté publié samedi dernier au Journal Officiel, la pharmacie des armées à distribuer un antidote aux armes bactériologiques à des services d'urgence civils en France...

Le Premier ministre a aussi pris position sur un sujet récurrent depuis plusieurs mois en demandant l'adoption du « Passenger Name Record » (PNR). « Il est plus que jamais temps que l'Europe adopte le texte sur le PNR afin de garantir la traçabilité des déplacements y compris à l'intérieur de l'Union. C'est une condition de notre sécurité collective ». Actuellement, ce texte bloque au Parlement européen

Création d'une structure pour "jeunes radicalisés"

Manuel Valls en a aussi profité pour annoncer la création d'une « structure pour jeunes radicalisés ». « Les financements sont prêts, le cadre juridique et le projet pédagogique en voie de finalisation. Le site sera choisi d'ici la fin de l'année », a-t-il expliqué. « Les premiers admis pourront être des repentis, que nous mettrons à l'épreuve afin de mesurer leur volonté de réinsertion dans la durée »,
En revanche, il est hors de question que les djihadistes français de retour de Syrie ou d'Irak se retrouvent dans ces structures. « Leur place est en prison. Un centre de déradicalistion ne peut pas être une alternative à l'enfermement carcéral. »

Bloquer des sites Internet

Par ailleurs, à la suite des débats, il a été décidé que les assignations à résidence pourront durer jusqu'à 12 heures par jour et certains assignés pourraient porter un bracelet électronique si les autorités le jugent nécessaire.
Un amendement a aussi été adopté pour permettre de bloquer certains sites internet. Il prévoit que le ministère de l'Intérieur puisse « prendre toute mesure pour assurer l'interruption de tout site Internet provoquant à la commission d'actes de terrorisme ou en faisant l'apologie ».

Port d'armes autorisé pour les policiers en dehors des heures de service

Par ailleurs, en marge de ce texte, Le directeur général de la police nationale, Jean-Marc Falcone, va adresser ce jeudi 19 novembre une note aux directions d'emploi de la police précisant que les policiers pourront désormais porter et utiliser leur arme hors service, durant l'état d'urgence, même sans gilet pare-balles. La nouvelle règle, effective en décembre, sera basée sur le volontariat, les policiers devront avoir un brassard de police sur eux pour éviter toute confusion en cas d'intervention.

Enfin, intervenant devant le Sénat, dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances 2016, le ministre des Finances, Michel Sapin a estimé que, au total, "la mobilisation de ces nouveaux moyens conduira à une dépense supplémentaire sur le budget de l'Etat de l'ordre de 600 millions d'euros en 2016". Sommes qui seront consacrées au recrutement de nouveaux fonctionnaires de police et gendarmerie et aux besoins en équipement qui les accompagnent.

Jean-Christophe Chanut
Commentaires 23
à écrit le 20/11/2015 à 17:21
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monsieur valls, fait du vent, beaucoup de vent, et voiçi que maintenant , il nous parle de danger chimique et d'autres maux capables de nous anéantir!!! plutot que de nous faire peur MONSIEUR, agissez, les Français en ont marre .

à écrit le 20/11/2015 à 11:43
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On attend des actes notamment en ce qui concerne les mosquées salafistes. Si c'est pour faire des lois, et ne pas les appliquer, c'est du grand foutage de gueule. Il va falloir aussi reconsidérer la politique étrangère et notamment nos relations ave...

à écrit le 20/11/2015 à 11:24
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Commençons par publier la liste des maires qui ont accordé des subventions municipales a des associations ou instituts de formation bidons intégristes.

à écrit le 20/11/2015 à 7:41
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Vous remarquerez l'extrême facilité avec laquelle les élus votent des restrictions de liberté pour les citoyens... Sauf pour eux !

à écrit le 20/11/2015 à 3:20
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État d'urgence ? Voir la chanson de Bourvil, "la TACACATIQUE du gendarme" ? C'est du copié/collé ! Merci monsieur Valls pour ce rappel ... HILARANT ? Même si ce n'était pas le but souhaité ? Du moins ON L'ESPÈRE ? Pfiouuuuuuuuuu !!!

à écrit le 19/11/2015 à 20:34
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Non seulement ils n'ont même pas la bien séance de démissionner , mais ils s'accrochent en ouvrant le parapluie des risques tellement ils sont bons .

le 19/11/2015 à 23:09
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Démissionner sous une situation d'exception est faire comme Bismark qui a permis hitler. Ouu.. c'était votre souhait, peut-être..??

à écrit le 19/11/2015 à 20:04
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La peur est bien mauvaise conseillère !

à écrit le 19/11/2015 à 19:41
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On ne parle plus de dérive sécuritaire, on l'adopte. On ne parle plus avec emphase de la France terre d'accueil, on ferme les frontières. On ne parle plus d'état policier "sarkozyste", on embauche 5000 policiers. La Russie était une menace au point ...

le 20/11/2015 à 3:24
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C'était Dutronc ... ou Gainsbourg qui avaient dit ? Retourner sa veste, c'est d'autant plus facile et agréable quand elle est doublée de vison ? MANIFESTEMENT C'EST LE CAS ! Sauf que les deux compères, le disaient sous la forme humoristique ? Les ...

à écrit le 19/11/2015 à 19:23
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Notez, malgré les attentats de 2001 aux us, ces derniers n'ont pas pour autant essayé de comprendre qu'il fallait qu'ils changent de politique. Donc, autant faire la même bêtise... Les Gendarmes armés hors service, oui, mais les flics, je crains la b...

à écrit le 19/11/2015 à 19:15
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Cet état d'urgence n'est que la reconnaissance de la mauvaise politique appliqué jusqu'ici!

à écrit le 19/11/2015 à 19:11
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Et bien sur les écolos qui ont voté contre : Isabelle Attard, Sergio Coronado, Noël Mamère pour compléter l'information des électeurs.

à écrit le 19/11/2015 à 19:09
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A savoir qui nous terrorise le plus? En tout cas le gouvernement y participe activement!

à écrit le 19/11/2015 à 19:08
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Pour les députés qui on voté contre ou abstenus: Le site du parlement donne la réponse: Contre:Pouria Amirshahi , Barbara Romagnan, Gérard Sebaoun , Abstention: Fanélie Carrey-Conte tous du PS. Non-votant: Claude Bartolone (Président de l'Assem...

à écrit le 19/11/2015 à 18:56
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Je lis cerveau, trop d honneur pour ce barbare, les médias devraient rectifier .pour moi il n.a pas de cerveau , la preuve ,ils ne l ont pas retrouvè après l explosion.......

à écrit le 19/11/2015 à 18:54
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Ce serait bien d'avoir les noms des six députés qui n'ont pas voté favorablement à la prolongation de l'état d'urgence. Leurs électeurs seront sûrement rassurés de savoir que "ces élites" ont une considération limitée sur leur vie !!!

le 19/11/2015 à 19:32
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http://www.leparisien.fr/politique/prolongation-de-l-etat-d-urgence-les-deputes-qui-ont-dit-non-19-11-2015-5293471.php

à écrit le 19/11/2015 à 18:22
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Dépassés par la realité. Ils ont bâillonné ceux et traité avec le plus grand mépris les français qui savaient que cela pouvait se produire. Dénigrer, c'est tout ce qu'ils savent faire ces politiciens bien pensant. Maintenant, ils nous avertissent ...

à écrit le 19/11/2015 à 18:11
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" La situation malheureuse dans laquelle nous nous trouvons est due à nos responsables politiques ; et ces responsabilités politiques devront être tôt au tard analysées, écrit-il dans le Corriere della sera. Il est très peu probable que l’insignifian...

à écrit le 19/11/2015 à 17:23
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Valls mis en cause par Squarcini. Lourdement. Faire diversion avec le risque chimique (inutile en définitive car les médias ne reprennent pas l'info), risque connu depuis quelques temps mais gardé sous le coude. Et se précipiter pour récupérer du ...

le 19/11/2015 à 19:05
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Ce que vous dites circule sur le net..

à écrit le 19/11/2015 à 17:03
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Il suffira de créer une petite taxe , indolore comme d'habitude.

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