ETI : les chefs d'entreprise optimistes sur l'avenir

Selon une étude de la direction générale des entreprises et de Bpifrance le Lab, 59% des entreprises de taille intermédiaire tablent sur une progression de leur chiffre d'affaires cette année, malgré le ralentissement de la croissance sur le premier trimestre.
Grégoire Normand
Les ETI interrogées font état d'une amélioration de leur situation financière l'an dernier et cette tendance devrait se poursuivre cette année, avec un indicateur prévisionnel de trésorerie stabilisé à son point le plus haut depuis 2011, date de création de l'enquête.
Les ETI interrogées font état d'une amélioration de leur situation financière l'an dernier et cette tendance devrait se poursuivre cette année, avec un indicateur prévisionnel de trésorerie stabilisé à son point le plus haut depuis 2011, date de création de l'enquête. (Crédits : DR)

Les clignotants sont au vert pour les entreprises de taille intemédiaire (ETI). Selon une enquête menée par la Direction générale des entreprises (DGE) et Bpifrance publiée le 10 juillet, les perspectives d'activité pour les ETI n'ont jamais été aussi fortes depuis 2011. Si la France connaît une démographie d'entreprises dynamique, les firmes ont parfois des difficultés à atteindre une taille critique pour se développer à l'international. Selon des chiffres de l'Insee, l'économie tricolore comptait environ 139.000 PME contre 5.753 ETI et 287 grandes entreprises en 2015. Avec la présentation de la loi Pacte à l'automne prochain devant le Parlement, le gouvernement ambitionne de lever un certain nombre d'obstacles à la croissance des entreprises.

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Des perspectives favorables

En dépit d'un ralentissement de la croissance au premier trimestre 2018, 59% des chefs d'entreprise interrogés envisagent une hausse de leur chiffre d'affaires en 2018 et seulement 7% une diminution, soit un solde d'opinion supérieur de 13 points à celui de 2017 et de 3 points comparé au solde record de 2011. Le solde d'opinion des patrons dans l'industrie et le commerce tirent les perspectives d'activité vers le haut. À l'inverse, les dirigeants d'ETI dans la construction voient leurs perspectives baisser ou stagner.

Par taille, ce sont les ETI de plus de 500 salariés qui sont les plus optimistes tandis que celles qui sont bien implantées à l'international restent également plus confiantes que les autres. Au niveau des possibilités de développement, les ETI sont beaucoup plus confiantes sur les opportunités de croissance de leur chiffre d'affaires en France qu'à l'étranger. Le solde prévisionnel s'élève à 40% en France contre 18% dans l'Union européenne et 16% hors de l'Europe.

Des embauches en vue

Les prévisions d'embauche des ETI s'améliorent grandement. La part des entreprises déclarant vouloir embaucher du personnel supplémentaire est passée de 7% en 2015 à 39% en 2018. Si les projections sont moins favorables à l'étranger, elles s'inscrivent dans une tendance haussière. Le solde d'opinion est passé de 11% à 17% sur les quatre dernières années. L'augmentation concerne surtout les ETI les plus implantées à l'international (58% après 39%) et les ETI innovantes (26% après 19%).

Pour une majorité de patrons d'ETI, les perspectives d'activité devraient permettre de recruter sachant qu'une grande partie de ces firmes devraient rencontrer des difficultés de recrutement. D'après les résultats diffusés dans l'étude, 93% des ETI devraient rencontrer des obstacles pour embaucher. Le niveau de qualification est le critère le plus souvent évoqué par les répondants.

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Des carnets de commandes bien garnis

L'année dernière, 26% des ETI ont déclaré qu'elles avaient disposé de carnets de commande bien remplis et seulement 10% ont indiqué qu'ils étaient faiblement fournis. Des chiffres qui s'améliorent par rapport à 2016 (20% contre 11%). Par secteur, ce sont les carnets de commande des ETI dans la construction (39% contre 9%) et du commerce (21% contre 12%) qui se sont fortement améliorés, à l'inverse des commandes à destination des ETI dans les services.

Une trésorerie en meilleure santé

La situation de la trésorerie des ETI s'est globalement améliorée (12% des répondants ont déclaré qu'ils avaient vu leur situation s'améliorer contre 9% en 2016). Les entreprises de la construction ont particulièrement retrouvé des couleurs (20% en 2017 contre 10% en 2016). En revanche, les ETI du secteur des services sont moins nombreuses à déclarer une meilleure situation financière.

En ce qui concerne l'accès au financement, les ETI se portent bien. "87% des ETI n'ont rencontré aucune difficulté particulière pour accéder au crédit de trésorerie ou à l'investissement (contre 83 % en 2016)."  Les chefs d'entreprise font cependant état de certains obstacles pour le recours aux prêts bancaires. Le principal frein évoqué par les dirigeants restent les garanties. Enfin, malgré des taux d'intérêt très bas observés en 2017 et au cours du premier semestre 2018, 7% des ETI considèrent encore ces taux comme une contrainte importante ou insurmontable à l'accès au crédit de trésorerie et 8% au crédit à l'investissement.

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Méthode : cette enquête a été réalisée en mars-avril auprès d'un échantillon de 531 entreprises représentatives des 3.485 ETI françaises non contrôlées par des grands groupes étrangers.

Grégoire Normand
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