Face à la récession, relancer vite... mais pas quoi qu'il en coûte

Pour la première fois, Emmanuel Macron s'exprimera devant les Français un 14 juillet, jour de la fête nationale. Il avait pourtant décidé d'abandonner l'exercice en arrivant à l'Élysée, mais le coronavirus et le scrutin des municipales ont accentué la défiance envers l'exécutif. Dès la rentrée, après avoir opté pour un soutien massif aux entreprises et aux ménages, le chef de l'État devra présenter en septembre une stratégie ambitieuse pour empêcher l'économie de sombrer dans une spirale récessive.
Grégoire Normand
(Crédits : POOL)

Quelle stratégie de relance adopter alors que l'économie est exsangue ? Quelle politique économique impulser alors que des secteurs entiers traversent une grave tempête ?

« Notre première priorité est d'abord de reconstruire une économie forte, écologique, souveraine et solidaire. »

Après plus de deux mois de confinement, le président de la République Emmanuel Macron a esquissé ses ambitions pour la dernière partie du quinquennat lors d'une adresse aux Français le 14 juin dernier alors que le pays s'enfonce dans la pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale.

L'onde de choc du coronavirus a plongé l'économie française dans une torpeur soudaine. En seulement quelques jours, des milliers d'entreprises ont dû stopper leur activité et des millions de salariés ont basculé dans le chômage partiel. Rapidement, le chef de l'État a sonné la mobilisation.

« "Quoiqu'il en coûte" » : tel était l'engagement que j'avais pris devant vous dès le mois de mars. Chômage partiel, prêts aux entreprises, accompagnement des commerçants, des indépendants, soutien des plus précaires [...] Au total, nous avons mobilisé près de 500 milliards d'euros pour notre économie, pour les travailleurs, pour les entrepreneurs, mais aussi pour les plus précaires. »

Après avoir défendu un programme d'économies et de réduction des dépenses, Emmanuel Macron ne compte plus les milliards pour éteindre l'incendie. Cette doctrine du « quoi qu'il en coûte » a rapidement réveillé les souvenirs d'une relance de type keynésienne avec un endettement faramineux de l'État pour faire repartir les moteurs de l'économie. Ce retour en force de la puissance publique pourrait rapidement laisser place à une autre stratégie.

« Ces dépenses se justifiaient et se justifient en raison des circonstances exceptionnelles. Mais elles viennent s'ajouter à notre dette déjà existante », a d'ailleurs rappelé Emmanuel Macron.

Travailler et produire davantage

Les premières orientations dessinées par le chef de l'État sont en réalité loin d'annoncer un tournant.

« La seule réponse est de bâtir un modèle économique durable, plus fort, de travailler et de produire davantage pour ne pas dépendre des autres. Et cela, nous devons le faire, alors même que notre pays va connaître des faillites et des plans sociaux multiples en raison de l'arrêt de l'économie mondiale », a expliqué le président.

Certains observateurs n'ont pas manqué de rappeler le mantra politique de l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy « travailler plus pour gagner plus ».

Les premières mesures de soutien pour préserver la demande devraient laisser la place à une politique de l'offre assez classique. Emmanuel Macron a d'ailleurs relancé l'idée du « pacte productif », mis sur pause au printemps. Ce programme largement défendu par le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, comportait un volet sur la baisse de la fiscalité de la production réclamé par certains milieux patronaux.

Avant tout, répondre à l'urgence

Lors d'une audition au Sénat au mois de juin, le ministre de l'Économie a détaillé la stratégie de l'exécutif en trois temps, avec les premières mesures d'urgence, le plan d'aides stratégique et enfin le futur plan de relance.

« Nous surmonterons cette crise et nous reconstruirons une France prospère avec de la croissance, de la compétitivité et une orientation encore plus marquée vers la décarbonation de notre économie [...] Nous avons réussi à sauver les meubles grâce à une intervention immédiate et massive des pouvoirs publics. J'estime que l'intervention de l'État a été à la hauteur des enjeux. Les mesures déployées représentent environ 460 milliards d'euros, 20 % de notre richesse nationale. »

Dans cette enveloppe, le ministre des Finances a rappelé que « les prêts garantis par l'État, ce sont 300 milliards d'euros, le fonds de solidarité, c'est 3 millions d'entreprises qui ont bénéficié de 4 milliards d'euros d'aide, le chômage partiel, c'est 12 millions de salariés qui en ont bénéficié, les reports de charges fiscales et sociales devraient atteindre56 milliards d'euros ».

Des mesures d'abord sectorielles

Après avoir géré une économie sous cloche pendant le confinement, le gouvernement s'est attaqué au sauvetage des secteurs les plus ravagés par la crise en mobilisant environ 40 milliards d'euros dans un troisième budget rectifié au mois de juin.

« Avec le déconfinement, le temps est venu de privilégier des mesures plus ciblées sur certains secteurs qui ont beaucoup souffert pendant le confinement, ce que le gouvernement a commencé de faire avec le tourisme, l'automobile et l'aéronautique », explique l'économiste de COE-Rexecode Emmanuel Jessua à La Tribune.

Pour l'aéronautique, le ministre de l'Économie s'attend à « une crise qui risque d'être plus durable parce que ses effets sont plus lents : les compagnies aériennes annulent des commandes par dizaines et le carnet de commandes d'Airbus, qui était plein, s'est substantiellement allégé ». Une enveloppe de 15 milliards d'euros est programmée pour soutenir ce secteur stratégique français.

Du côté de l'automobile, l'exécutif a annoncé des engagements de l'ordre de 8 milliards d'euros, entre les aides à Renault et les mesures de soutien à la demande, comme un système de bonus pour l'achat de véhicules électriques ou de véhicules hybrides.

L'industrie automobile a déjà annoncé de fortes restructurations avec des fermetures d'usines et des milliers de licenciements. Pour le tourisme, les dégâts sont considérables avec la fermeture des frontières, les limitations de déplacements pendant des semaines et la mise à l'arrêt des restaurants, brasseries et lieux culturels.

Compte tenu du poids de ce secteur dans l'économie tricolore, le gouvernement a décidé de mettre les moyens. Le plan de soutien au tourisme est évalué à 18 milliards d'euros. Outre l'exonération des cotisations sociales, le tourisme, l'hôtellerie, la restauration, le sport et l'événementiel vont bénéficier d'un dégrèvement de contribution foncière des entreprises. Les communes pourront également suspendre temporairement la taxe de séjour pour stimuler le tourisme.

Des dépenses à la hauteur ?

Les dépenses publiques devraient considérablement s'accroître cette année. Avec de moindres recettes et des dépenses supplémentaires, le gouvernement prévoit un déficit de l'ordre de 11% dans son troisième budget rectificatif.

Sur les 500 milliards d'euros avancés par Emmanuel Macron, seuls 57 milliards d'euros sont considérés comme des mesures d'urgence au sens de Maastricht. Cette enveloppe comprend notamment le financement des mesures exceptionnelles d'activité partielle pour 31 milliards d'euros, le financement du fonds public de solidarité pour les indépendants à hauteur de 8 milliards d'euros, ou encore les dépenses supplémentaires d'assurance-maladie dues à l'achat de matériel médical et de masques, aux indemnités journalières et aux primes versées au personnel soignant. En réalité, ces dépenses représentent environ 2,4% du produit intérieur brut de 2019. Ce qui pour l'instant est loin de compenser les pertes d'activités abyssales de l'économie hexagonale estimées à environ 120 milliards d'euros pour huit semaines de confinement selon l'OFCE, soit environ 5 points de PIB.

Un véritable casse-tête budgétaire

L'équation budgétaire s'annonce très complexe pour le gouvernement. La hausse exceptionnelle du déficit combinée à une violente récession va avoir des répercussions colossales sur la dette publique. Le pouvoir exécutif, qui a annoncé qu'il n'y aurait pas de hausse d'impôts, prévoit un ratio de dette sur PIB d'environ 120 points pour 2020.

Dans cet environnement budgétaire contraint, « la préparation du budget 2021 sera la troisième étape importante cette année et concerne surtout le moyen terme. L'enjeu est d'éviter un effondrement durable du potentiel de production et, in fine, du niveau de vie. L'investissement a chuté brutalement et les marges des entreprises se sont réduites. Problème : les entreprises devraient mettre plusieurs années à revenir à leur niveau d'investissement d'avant crise. Il faut mener une réflexion de moyen terme pour rebondir et favoriser l'investissement. Il peut y avoir des plans d'investissement comme en Allemagne, dans la transition énergétique, la recherche, le numérique. L'enjeu est de réussir à sélectionner les bons projets d'avenir. Il y a un vrai travail de sélection et d'évaluation à mener », ajoute Emmanuel Jessua.

« D'autres pistes peuvent favoriser le rebond à moyen terme, comme la baisse des impôts de production - si les marges de manoeuvre budgétaires sont suffisantes - ou des prêts participatifs de l'État », ajoute Emmanuel Jessua.

De son côté, l'entourage du ministre de l'Économie assure à La Tribune que « la transition écologique aura une place prépondérante dans le plan de relance [...], mais il reste beaucoup d'arbitrages à prendre. Des économistes comme Olivier Blanchard, des parlementaires, des ONG et des fédérations professionnelles ont été consultés pendant tout le mois de juin. »

L'épargne au service de la reprise

Du côté des ménages, le dispositif du chômage partiel étendu à plus de 10 millions de Français a permis de préserver la majorité des revenus des salariés. Résultat, la population devrait accumuler un surplus d'épargne de 100 milliards d'euros en 2020, selon de récentes prévisions de la Banque de France. Dans le même temps, la consommation des ménages devrait reculer de 9,3%.

« Le choc sur la consommation des ménages est colossal. Le niveau de consommation en biens est revenu à celui de la fin des années 1980 », a déclaré l'économiste de BNP-Paribas Hélène Baudchon.

Pour beaucoup d'experts, seule l'apparition d'un vaccin au cours de l'année 2021 devrait permettre de redonner confiance aux Français pour diminuer plus nettement leur taux d'épargne. Ce qui permettrait de relancer la consommation, moteur de la croissance économique tricolore. Si ces sommes restent bloquées, la spirale récessive risque de s'accélérer. Une baisse durable de la consommation entraînerait une diminution de l'activité pour les entreprises et des suppressions d'emplois.

Pour Louis Boisset, économiste à BNP-Paribas, « le comportement d'épargne et de consommation des ménages est le point fondamental qui va conduire ou non à une reprise robuste ».

Sur le sujet du soutien à la demande des ménages, le gouvernement n'a pas, à ce stade, prévu de baisse de la TVA comme en Allemagne, laissant craindre une stagnation, voire une chute durable de la consommation.

L'investissement en chute libre

Pour les entreprises, l'horizon est loin d'être dégagé. Elles doivent faire face à une situation très dégradée de leur trésorerie et à une baisse significative de leurs revenus. Par conséquent, l'investissement des entreprises, affecté de plein fouet par la mise à l'arrêt d'un grand nombre de chantiers, doit reculer de 23% en 2020 avant de rebondir à 17,4% en 2021 si l'environnement international retrouve des couleurs.

De nombreux chefs d'entreprise interrogés par le cabinet Xerfi n'espèrent pas un retour à la normale avant 2022. En attendant, beaucoup de TPE et de PME qui ont obtenu des prêts garantis par l'État et des reports de créances fiscales et sociales (PGE) vont avoir des difficultés pour rembourser certaines échéances si la reprise tarde à venir.

Un redémarrage difficile à évaluer

Une reprise en U, V, W ? Depuis le début de la crise, la plupart des économistes ont révisé à la baisse leurs prévisions de croissance pour 2021. Même s'il est encore trop tôt pour mesurer l'ampleur des dégâts, le prolongement des mesures de confinement a pesé sur les conditions de la reprise.

« On espère voir une reprise en V, c'est-à-dire un rebond rapide et important de l'activité qui retrouverait son niveau d'avant la crise à la fin de l'année 2020 ou au début de l'année 2021. Pour nous le scénario le plus probable est une reprise en U. Après la chute de l'activité au premier semestre 2020, il devrait y avoir un rebond mécanique qui serait limité par rapport à l'ampleur du choc », ajoute Hélène Baudchon.

À l'Insee, le chef du département de la conjoncture, Julien Pouget, rappelle qu'« à très court terme c'est l'évolution de la situation sanitaire qui conditionne la vitesse de reprise de l'économie. C'est la crise sanitaire qui a précipité l'économie dans la crise. C'est le reflux de l'épidémie qui permet de repartir. »

Même si les statisticiens ont révisé à la hausse leur estimation du PIB pour le deuxième trimestre 2020 ( -17% au lieu de -20%), les effets de la crise sur l'économie risquent de se prolonger si le gouvernement ne répond pas rapidement à l'urgence d'un plan de relance.

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ZOOM - EN EUROPE, LE RÔLE MOTEUR
DU COUPLE FRANCO-ALLEMAND

« L'Europe doit être à la hauteur de l'Histoire en portant une relance ambitieuse, fondée sur la solidarité budgétaire », a affirmé sur Twitter le président de la République, Emmanuel Macron, à l'issue d'un sommet virtuel des chefs d'État de l'Union européenne à la fin du mois de juin.

Après plusieurs mois de profondes divergences entre les États dits « frugaux » (Pays-Bas, Autriche, Suède, Danemark) et les pays du Sud, l'Europe a entamé une course contre la montre pour bâtir un plan de relance déterminant pour son avenir économique et social. Le couple franco-allemand incarné par Merkel et Macron espère être le moteur de cette reprise au coeur d'une Europe minée par des divisions.

De son côté, la Banque centrale européenne a sorti son bazooka monétaire en début de crise pour permettre à l'économie de la zone euro de passer les premières semaines de paralysie. Face à l'ampleur de la récession, l'institution de Francfort a assuré qu'elle allait prolonger ses mesures d'assouplissement monétaire mais s'inquiète grandement des répercussions de cette crise sur le système financier, la santé financière des États et celle des entreprises, d'autant plus que les perspectives de croissance ne sont pas au beau fixe.

« Le rebond de la croissance en zone euro devrait être progressif [...] Le PIB de la zone euro devrait baisser de 9,2 % en 2020 avant une reprise partielle en 2021. La reprise sera probablement lente et graduelle dans la plupart des économies avancées, en particulier en Europe. Le choc de la pandémie aura des effets de long terme à la fois sur l'offre et sur la demande. Les sociétés vont devoir adapter leur mode de vie à la présence de ce virus, dans un contexte d'incertitudes, jusqu'à ce qu'un vaccin soit trouvé et distribué », explique Louis Boisset, économiste spécialiste de zone euro chez BNP-Paribas.

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ZOOM - EMPLOI DES JEUNES :
LA BOMBE À RETARDEMENT

 Les jeunes subissent déjà les répercussions désastreuses de la crise sur le marché du travail et beaucoup parlent d'une « génération sacrifiée ». En France, en avril, le nombre de chômeurs de moins de 25 ans s'est envolé de 29,4% (+22% toutes catégories). La France comptait 12,9% de jeunes « Neet » (ni en études, ni en emploi, ni en formation) en 2018, soit un jeune sur sept de 16 à 25 ans. Un jeune sur cinq vivait déjà sous le seuil de pauvreté. De l'avis des acteurs de la lutte contre l'exclusion, ce nombre va exploser dans les mois à venir.

Cet été, beaucoup d'entreprises ont annoncé qu'elles n'avaient pas embauché de saisonniers pour limiter les coûts. À la rentrée prochaine, beaucoup de jeunes sortis de l'enseignement supérieur ou de formation professionnelle vont se retrouver sur un marché de l'emploi atrophié. Afin de répondre au plus urgent, l'ex- ministre du Travail, Muriel Pénicaud, avait annoncé quelques mesures de soutien en faveur de l'apprentissage en attendant un plan plus large pour l'emploi des jeunes. Là encore, la dégradation rapide de la situation pourrait se transformer en profonde détresse sociale.

Grégoire Normand
Commentaires 10
à écrit le 15/07/2020 à 11:46
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En période de crise, relancer l'économie en favorisant l'embauche de jeunes inexpérimentés est d'une absurdité totale : Devant être encadrés et formés, ils font perdre beaucoup de temps à leurs collègues. Ils font aussi perdent beaucoup de temps et d...

le 12/06/2021 à 16:08
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Oui, je vois ou vous voulez en venir, mais ne serait-ce pas une des solutions pour prouver au jeune en demande d'emploi, qu'il y a une solution, vu la crise actuelle et je ne vous parle pas que de cela, crise oblige, plus dettes du PIB = récession, d...

à écrit le 15/07/2020 à 7:15
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un peu de courage pour rétablir l'industrie en France c'est simple il suffit d' aligner les charges salariales sur la moyenne de l'Europe et de réduire le nombre de fonctionnaire. mais la comme se sont eux qui dirige le pays et qu'il ont tout par...

à écrit le 14/07/2020 à 14:35
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Je déteste la France ! A cause de vous avec votre RGPD d'énarques je dois cliquer sur tous les sites pour accepter les cookies et comme je les efface pour pas être reniflé comme font les chiens dans la rue entre eux (c'est pas bien didier de renifle...

le 15/07/2020 à 10:26
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La Rgpd est une décision européenne et non d un pays ... Les européens sont libres de s organiser comme ils le veulent... ils aurait du mettre les serveurs chez eux au lieu de dépendre des usa et chinois ....si ça vous plait pas go home!

à écrit le 14/07/2020 à 12:28
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Moi j'ai mon bak, le Bakounine ! L'énarchie dans la colle...

à écrit le 14/07/2020 à 12:03
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Rendre obligatoire le masque dans les lieux clos , c'est très certainement condamner des secteurs de notre économie qui résistent encore. Restaurants , boites de nuit , piscines théâtres etc....Faut-il prendre ce risque ?

à écrit le 14/07/2020 à 11:22
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On se demande ce qu'il aurait fait "de bien", s'il n'y avait eu le "covid" pour lui faire gagner du temps dans son poste!

à écrit le 14/07/2020 à 11:06
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Micron c'est big brother. Reagissez tant qu'il est temps.

à écrit le 14/07/2020 à 9:38
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"Il avait pourtant décidé d'abandonner l'exercice en arrivant à l'Élysée" Oui mais on est habitué, il y a tellement de truc qu'il a dit qu'il ferait ou pas faisant rien ou l'inverse à la place qu'il peut bien raconter ce qu'il veut maintenant, no...

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