Fait religieux en entreprise : les managers de plus en plus sollicités

Les manifestations du fait religieux continuent d'augmenter dans les entreprises, mais les managers semblent de mieux en mieux préparés à gérer ces questions.
Jean-Christophe Catalon
Sur l'ensemble des faits religieux observés, moins d'un sur dix donne lieu à un conflit.

Port visible d'un signe religieux comme une croix ou une kippa, demandes d'absence pour l'Aïd ou Hanoucca, ces événements se banalisent dans les entreprises. Près de deux tiers des salariés (65%) ont observé plusieurs manifestations du fait religieux au travail en 2016, selon une étude* de l'Institut Randstad et de l'Observatoire du fait religieux en entreprise (OFRE) publiée ce jeudi. L'année passée, un salarié sur deux était concerné.

Les questions de religions étant de plus en plus présentes dans le débat public, il n'est pas étonnant que le thème s'invite dans l'entreprise. À une époque où la frontière entre vie privée et vie professionnelle devient de plus en plus poreuse, certaines personnes considèrent comme légitime d'exprimer au travail des éléments personnels, notamment leur religion.

Les conflits représentent moins d'un cas sur dix

Cette banalisation des manifestations de faits religieux ne devient problématique pour les entreprises que lorsque les questions de religion se transforment en une source de conflits. Certes, les managers sont de plus en plus nombreux à être saisis sur ces questions (48% en 2016 contre 38% en 2015), mais ils les "appréhendent au demeurant avec davantage de facilité", souligne Laurent Morestain, président de l'Institut Randstad.

En effet, le phénomène semble plutôt bien géré par les entreprises. Sur l'ensemble des faits religieux observés, moins d'un sur dix (9%) donne lieu à un conflit. Une proportion très faible malgré son augmentation (6% en 2015). Pour Laurent Morestain, "c'est le signe que le fait religieux au travail, dans la majorité des cas, appartient désormais au registre des demandes managériales classiques". L'étude souligne d'ailleurs "une évolution notable" ces dernières années du soutien de la hiérarchie aux managers confrontés à des situations délicates.

60% sont contre une loi sur la religion en entreprise

Les salariés sont majoritairement favorables à des réponses pragmatiques aux questions religieuses. Seuls un tiers des personnes interrogées (35%) sont favorables à ce que l'entreprise impose la neutralité religieuse, via son règlement intérieur. De même, une majorité s'oppose à ce que la prise en compte du fait religieux se traduise par des dispositifs officiels, comme des menus confessionnels à la cantine.

Concernant une intervention législative, la réponse est similaire. Six salariés sur dix y sont opposés. Signe que les répondant estiment disposer des outils nécessaires et que les managers parviennent déjà à gérer correctement ces problématiques. L'étude a été réalisée avant un amendement de la loi Travail qui suggère aux entreprises d'inscrire dans leur règlement intérieur "le principe de neutralité" et de restreindre "la manifestation des convictions des salariés". Le ministère du travail devrait présenter fin octobre un guide du fait religieux.

*Étude réalisée entre avril et juin 2016 sur la base d'un questionnaire en ligne conduit auprès de 1.405 salariés exerçant pour la plupart (61%) des fonctions d'encadrement.

Jean-Christophe Catalon
Commentaires 10
à écrit le 24/09/2016 à 9:10
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evidement , " les managers " sont mieux preparés : ils ne pratiquent pas la chasse aux voix , eux ; donc pas besoin de se faire mousser par voie de presse !

à écrit le 23/09/2016 à 17:28
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Il ne devrait pas y avoir de faits religieux dans les entreprises, les employés qui y sont doivent faire leur temps règlementaire soit 7 ou 8 heures, sans interférence de prières ou autres. Ceux qui veulent ces pratiques religieuses devraient partir...

le 24/09/2016 à 9:16
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vous savez , cher mr , dans les entreprises , il y a , entre autres , des C.E. ( comite d'entreprise ) qui sont à meme de gerer celà sans interferences politiques ou autres cretineries ...; certaines coutumes religieuses ne sont pas forcement à criti...

à écrit le 23/09/2016 à 8:44
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Je suis musulman, de fait, pratiquant, et la loi me permet de prendre des pauses, et lors de celles ci, au lieu "d'allumer une clope", je trouve un endroit discret pour remplir mes obligations religieuses. C'est un moment de méditation et de retour a...

le 23/09/2016 à 10:48
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@Musulman: 1) fumer dans les locaux publics est interdit. 2) ne pas confondre travail et loisirs. On est embauché pour remplir une mission et la mener à bien. Les intérêts personnels entrent directement en conflit avec ceux de l'embauche. La lâcheté ...

le 23/09/2016 à 11:44
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Je suis non musulman et athée , je peux comprendre votre point de vue et à la limite cela ne me pose pas un gros problème .Mais de dire et laisser sous entendre que cela pourrait ne pas se passer bien est interloquant !!! Pourriez vous développer...

le 24/09/2016 à 9:20
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Musulman : ne vous frappez pas de la reponse de Patrickb : ( d'une part il me semble qu'il est sur ce site coutumié du fait ) d'autre part, il ne doit pas connaitre les entreprises ( et les espaces fumeurs : lui , il ne doit fumer ...qu'à domicile , ...

à écrit le 22/09/2016 à 19:32
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La religion, une véritable épidémie. Nietzsche pensait que la science l'avait tué définitivement mais la misère dans laquelle nous plonge le capitalisme nous fait nous raccrocher aux drogues que l'on peut. Au secours.

à écrit le 22/09/2016 à 15:34
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Sans oublier les sectes qui pullulent dans le domaine de la formation en particulier des cadres.

à écrit le 22/09/2016 à 15:02
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"Port visible d'un signe religieux comme une croix ou une kippa"... quelque chose me dit que ce ne sont pas à des croix, des étoiles de David, des kippas, des mains de Fatma qui sont les signes religieux ostensibles auxquels les entreprises sont le p...

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