Guyane : le gouvernement fait une contre-proposition, le dialogue reprend

Après avoir envoyé dimanche au gouvernement un projet de protocole d'accord, les barrages avaient été rétablis lundi 17 avril vers 22 heures pour accélérer la réponse du gouvernement. Celle-ci est arrivée hier soir et va être examinée aujourd'hui mercredi par le collectif Pou la Gwiyann dékolé.
Le collectif, qui rassemblent socio-professionnels, syndicats et associations, avait annoncé lundi un renforcement des barrages routiers qui bloquent les principales villes de Guyane, afin de mettre la pression sur le gouvernement et l'inciter à répondre le plus rapidement possible, à quelques jours de la présidentielle, samedi en Guyane. (Photo : à Cayenne, pendant la campagne présidentielle de... 2012.)

Hier soir, le collectif Pou la Gwiyann dékolé (Pour que la Guyane décolle) a annoncé avoir reçu une réponse du gouvernement à qui il a envoyé dimanche "un projet de protocole d'accord", pour tenter de mettre un terme à ce conflit social.

Pour mémoire, ce collectif s'est constitué pour exprimer des revendications sécuritaires, économiques et sociales pour permettre au territoire d'outre-mer de rattraper son retard sur l'Hexagone

Après quatre semaines d'un mouvement social qui paralyse la Guyane, le dialogue a donc repris, hier dans la soirée du 18 avril, entre le collectif qui pilote la mobilisation et le gouvernement, alors que la tension s'est renforcée sur le terrain après un durcissement des barrages routiers.

Du temps pour étudier un document "très technique"

La réponse gouvernementale, "très technique", devait être analysée dans la nuit, puis examinée à nouveau mercredi matin par des experts et les élus de Guyane, a indiqué à la presse la porte-parole du collectif Valérie Vanoukia.

"On va se revoir demain, pour revoir la contre-proposition que nous avons à faire, mais en l'état, compte-tenu que c'est d'une technicité particulière, nous ne pouvons pas aujourd'hui dire à la population que ce document est une bonne réponse ou pas", a-t-elle avoué.

La veille, le collectif, qui rassemblent socio-professionnels, syndicats et associations, avait annoncé un renforcement des barrages routiers qui bloquent les principales villes de Guyane, afin de mettre la pression sur le gouvernement et l'inciter à répondre le plus rapidement possible, à quelques jours de la présidentielle, samedi en Guyane.

Ce que contient le protocole d'accord rédigé par le collectif guyanais

Dans sa version du protocole d'accord envoyé dimanche au gouvernement, le collectif demande :

1- d' "acter" le plan d'urgence gouvernemental de plus de 1 milliard d'euros

2 - de "rouvrir le dialogue sur les 2 milliards" d'aide supplémentaires qu'il réclamait jusqu'à présent.

3 - "la rétrocession totale du foncier" ("90% des terres appartiennent à l'Etat", selon un membre du collectif, Ndlr),

4 -  "l'ouverture d'une consultation citoyenne" sur l'avenir institutionnel de la Guyane

5 - la garantie qu'aucun manifestant ne sera sanctionné, alors que la justice a ordonné des contrôles de police sur les barrages après des plaintes de particuliers pour "entrave à la circulation".

Sur ce dernier point, la porte-parole du collectif Valérie Vanoukia a assuré que l'exécutif validait la demande du collectif d'une absence de sanctions. Pourtant, dans une déclaration à CNews, le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a rappelé que la justice était indépendante en Guyane comme ailleurs.

 S'il est signé, le protocole permettra de "suspendre le mouvement sous sa forme actuelle", a assuré Mme Vanoukia.

La question des barrages routiers, risque de division

La réponse du gouvernement intervient alors que le leader charismatique du mouvement, Mickael Mancée, a annoncé qu'il quittait le collectif, car "l'évolution de la mobilisation et des événements n'est pas en adéquation avec (sa) vision des choses".

Pour M. Mancée, les barrages "datent d'un autre temps". S'il juge qu'ils étaient "nécessaires à la prise de conscience collective", il considère désormais que "la tendance s'est clairement inversée" et que "les décisions du collectif sont prises dans le dos du peuple".

Son départ pourrait créer une vraie division dans le collectif et la population.

Depuis plusieurs jours déjà, les divergences se sont intensifiées sur l'opportunité de continuer à maintenir des blocages. Mardi, plusieurs incidents sur les barrages ont été rapportés, tandis que des fédérations d'entrepreneurs guyanais se sont désolidarisées du collectif.

(avec AFP)

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